TPME : Plaidoyer pour favoriser l’essor des opportunités professionnelles
Par Meriem Idrissi
Au cours des vingt dernières années, le Maroc a su relever plusieurs défis concernant son modèle de croissance économique axé sur l’investissement en capital, toutefois peu créateur d’emplois. À l’horizon 2035, le pays devra faire face à l’entrée sur le marché du travail de millions de jeunes, ce qui nécessitera une création d’emplois importante.
Ainsi, la capacité du pays à innover dans le domaine de l’entrepreneuriat sera cruciale pour répondre à ces besoins en termes de création d’emplois. D’ailleurs, le chemin de l’employabilité passe invariablement par le développement des TPE considérés comme les premiers employeurs du pays.
Dans les détails, plus de 73% des emplois déclarés au Maroc sont créés par les Très petites et moyennes entreprises (TPME), qui représentent également près de 99% de toutes les entreprises du pays. C’est du moins ce qui ressort d’un débat organisé vendredi 9 juin à Rabat dans le cadre de la 28ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL 2023). Placée sous le thème « Entrepreneuriat et croissance des TPE au Maroc : quels défis pour le futur de l’emploi« , à l’initiative du ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’emploi et des compétences, cette rencontre a été l’occasion de braquer les projecteurs sur “l’importance capitale de la promotion de l’entrepreneuriat pour stimuler la croissance économique, créer des emplois durables et atténuer les disparités socio-économiques”.
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Pour Taoufiq Lahrach, directeur général délégué de la société nationale de garantie et du financement de l’entreprise, Tamwilcom, les crédits bancaires ont fortement progressé mais la voie de l’accès au financement reste un peu problématique. Selon lui, « depuis 2013, les banques demandent moins de garanties pour les crédits, à l’instar des programmes « Intilaka”, « Fonds Innov Invest » (F2I) et « Damane Express » ». Ajoutant que si les financements existent, leur obtention demeure néanmoins assez complexe.
« Aujourd’hui, la TPE et la microfinance représentent pratiquement 95 % des entreprises et personnes morales actives au Maroc. Il s’agit donc d’un vivier important et le défi demeure dans le développement des capacités et habilités à être des sources d’emploi et de richesse », développe-t-il.
Aujourd’hui, environ 50% de l’ensemble des crédits bancaires accordés au secteur privé au Maroc sont destinés aux TPME.
Encadré : Challenges
Longs délais de paiement et procédures administratives parfois compliquées, les TPME marocaines font face à des défis de taille entravant aussi bien le démarrage que le développement de ces small business. Pire, la culture entrepreneuriale au Maroc reste peu développée et la formation constitue aujourd’hui la clé pour y remédier. Pour Imane Belmaati, directrice des prestations de l’entrepreneuriat et la TPE à l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec), « il faut intégrer des modules portant sur le concept de l’entrepreneuriat dans les cursus scolaires, et ce, depuis le cycle primaire ». L’objectif étant de réaliser le parfait équilibre entre l’impact socioéconomique des TPME et les moyens mobilisés pour les faire fonctionner.