Le Maroc craint les conséquences de la directive européenne sur les transferts de fonds des MRE
Le président de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, a récemment annoncé que les autorités marocaines entameraient des négociations avec la Commission européenne visant à restreindre les transferts de fonds par les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Cette discussion entre dans le cadre de négociation relative à la directive (CRD VI), qui entre en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025.
Le gouvernement veut négocier avec la Commission européenne une nouvelle directive européenne qui restreint les flux monétaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE), a déclaré, la semaine dernière, le Wali de Bank al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, lors d’une conférence de presse.
La directive (CRD VI), applicable à compter du 1er janvier 2025, réforme en profondeur le traitement des succursales d’établissements de crédit de pays tiers (comme le Maroc) au sein de l’Union Européenne.
La directive est un outil essentiel du développement économique et social de l’Afrique et vise à favoriser l’intégration financière dans l’Union européenne. Cependant, elle oblige les filiales de banques étrangères opérant en Europe à proposer des produits ou services financiers européens et non ceux de leur pays d’origine.
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Les filiales de banques marocaines basées en Europe seront également concernées par le projet de directive européenne et ne pourront bientôt plus vendre à leurs clients des produits financiers marocains, tels que des comptes d’épargne, des prêts ou des assurances.
L’interdiction pourrait avoir un impact négatif sur les transferts d’argent des MRE vers le Maroc, qui sont considérés comme un levier économique et social et ont une importante source de revenus pour l’économie marocaine. Ces transferts aident à couvrir plus d’un tiers du déficit commercial et représentent près de 20 % des ressources collectées par les banques.
Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) se sont établis à plus de 109,15 milliards de dirhams (MMDH) en 2022, contre 93,67 MMDH en 2021. Selon Jouahri, ces transferts s’élèvent à plus de 100 MMDH par an, soit 8% du produit intérieur brut (PIB). Cette année, ils pourraient même atteindre un record de 115 MMDH.
Les négociations avec la Commission européenne seront menées par les ministères des Affaires étrangères, de l’Economie et des Finances, la Banque centrale et les groupes bancaires marocains. Ils veulent s’assurer que la directive européenne n’entrave pas les flux monétaires des MRE et que leurs intérêts soient protégés.