Présidentielle au Sénégal: Macky Sall sait raison gardée
Le président du Sénégal, Macky Sall, a annoncé qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2024. Cette décision a été attendue avec impatience, car il y avait beaucoup de tension. A la veille de son discours, Ousmane Sonko, son principal opposant appelait à des manifestations peu importe son choix.
Au Sénégal, c’est le dénouement après plusieurs mois voire années de tension politique, le tout suspendu à une candidature du président sortant.
On ne savait pas si Macky Sall allait briguer un troisième mandat, ce qui a laissé les Sénégalais spéculer sur cette décision qui pourrait apaiser la situation politique.
Lors d’une déclaration lundi soir, le président en exercice a confirmé qu’il ne serait pas candidat pour un troisième mandat présidentiel. Et à préféré raison gardée au vue des conséquences que cela pour engendrer dans le pays.
Cette annonce intervient alors que la situation est très tendue dans le pays.
Macky Sall, qui a été un dirigeant du mouvement contre la possibilité d’un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, et qui avait maintes fois affirmé qu’il ne ferait que deux mandats, avait laissé planer le doute sur ses intentions depuis plusieurs mois, sans nommer de successeur. Élu en 2012, réélu en 2019, il a fait réviser la Constitution en 2016, selon laquelle « personne ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Ses adversaires considéraient donc qu’il avait déjà fait ses deux mandats légaux. Cependant, ses partisans le voyaient comme leur candidat en 2024, en arguant que la révision de la Constitution avait remis les compteurs à zéro.
La situation est très tendue au Sénégal. Le 1er juin, Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme pour une affaire morale. Cette condamnation le rend actuellement inéligible. Ces événements ont entraîné les troubles les plus graves depuis des années dans le pays au début du mois de juin, avec 16 morts selon les autorités et 24 selon Amnesty International.