Cannabis : L’ANRAC prévoit une numérisation complète pour renforcer la surveillance
Sarah El Haddad
Le domaine de l’investissement dans le cannabis connaît un attrait croissant depuis 2022, grâce à la dépénalisation de son usage. Les autorités souhaitent renforcer la surveillance et le contrôle des opérations dans ce secteur industriel. Ainsi, l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC) prévoit de numériser ses processus en allouant une enveloppe budgétaire de 5 milliards de dirhams.
En tant que seul producteur de cannabis, le Maroc a créé en 2022 une agence chargée de mettre en œuvre la Stratégie de l’État dans le domaine de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation et de l’importation de produits dérivés du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles, à savoir l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC).
Conformément à la mise en place de la loi 13-21 régissant les usages licites du cannabis, l’ANRAC envisage de déployer un système numérique permettant de mettre des contrôleurs sur chaque site d’exploitation.
Dans cette optique, l’agence a lancé un appel d’offres pour la conception, la réalisation et le déploiement du processus de numérisation des flux et de gestion des activités autour du cannabis, comme l’a annoncé l’agence Ecofin.
Ce nouveau projet, d’un coût total de 5 milliards de dirhams, comprendra la mise en place d’une plateforme numérique visant à garantir la traçabilité et à mettre en place des contrôles stricts afin de prévenir tout risque d’interférence entre la culture légale et illicite du cannabis.
L’ANRAC, jusqu’à présent, a géré manuellement le processus d’octroi et de retrait des autorisations pour les activités liées au cannabis, la certification des graines et plants de cannabis, ainsi que la confirmation de la livraison des récoltes par les coopératives aux transformateurs. Cependant, grâce à la mise en place de ce nouvel outil, les autorités affirment qu’il sera possible de numériser les processus et les activités opérationnelles de l’agence. De plus, un système de traçabilité tout au long de la chaîne de valeur du cannabis légal sera également mis en place.
Dans le cadre de la promotion de cette filière et afin de faciliter la reconversion des cultivateurs qui se livraient à la culture illicite vers une culture licite et durable, l’ANRAC a accordé dix autorisations à des opérateurs industriels et pharmaceutiques. Ces autorisations portent sur des activités liées à la transformation et à la fabrication du cannabis, ainsi qu’à sa commercialisation et à son exportation. Cette initiative vise à développer le secteur tout en générant des revenus pour les cultivateurs et en favorisant leur reconversion.
Avec l’introduction de cet outil, l’ANRAC sera en mesure de garantir un contrôle efficace des activités autorisées. Cela sera réalisé grâce à la collecte et à l’analyse des données saisies par différents acteurs, ainsi qu’en les comparant avec les données de terrain et les références disponibles.
Ainsi, la mise en place de ce nouvel outil va permettre à l’ANRAC de digitaliser ses processus et d’établir une traçabilité complète le long de la chaîne de valeur du cannabis licite. De plus, cela facilitera la gestion des autorisations et contribuera au développement de cette filière, tout en offrant une alternative licite et durable pour les cultivateurs précédemment engagés dans la culture illicite.