Production céréalière un secteur stratégique en difficulté, selon le HCP
La production nationale des céréales est insuffisante et inférieure à la moyenne mondiale et à celle des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, selon le Haut-Commissariat du Plan (HCP), ce qui entraîne une dépendance aux importations et un déclin de la production locale.
La filière céréalière revêt une importance majeure pour les enjeux socio-économiques, car elle occupe près de 71% de la Surface Agricole Utile (SAU) totale et elle génère 20% du chiffre d’affaires agricole global, avec des variations selon les campagnes. Par conséquent, le HCP a annoncé qu’il est indispensable, plus que jamais, de travailler à améliorer les performances de la production et à réduire la fluctuation dans le secteur agricole du Maroc, afin d’assurer un rendement de production stable, capable de résister aux aléas climatiques, notamment pour la production des céréales.
Le HCP a révélé que le rendement de la culture céréalière dans l’économie nationale n’a connu qu’une faible croissance au cours des quarante dernières années, puisqu’il est passé en moyenne de 10,4 quintaux par hectare durant la période 1980-1999 à 13,3 quintaux par hectare seulement durant la période 2000-2020.
Ainsi, les importations de blé (blé dur, blé tendre et Orge) du Maroc au cours de la campagne (agricole) 2020/2021 ont été estimées à 6,2 millions de tonnes métriques, soit environ 35% de plus que les importations de l’année 2019/2020. Cette augmentation significative était principalement due à la faible production intérieure et à la suspension des droits d’importation.
Selon le HCP, la moyenne de la production des céréales au Maroc demeure inférieure à la moyenne mondiale et à celle des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, qui ont enregistré des rendements céréaliers moyens de 15,8 et 23,3 quintaux par hectare, respectivement, au cours des deux périodes susmentionnées.
En outre, la faiblesse de la production est liée au changement climatique auquel le Maroc est confronté, comme le reste du monde, ainsi qu’à une exploitation excessive des ressources en eau, ce qui a conduit à un stress hydrique structurel. À cet égard, le HCP a averti que la situation actuelle des eaux souterraines et des eaux de surface est devenue alarmante, car il est difficile de compenser les pertes enregistrées pendant les années de sécheresse, ce qui créera plusieurs défis liés à la production céréalière, qui est encore dominée par les cultures en jachère à hauteur de 80 %.