Sans preuve, le Parlement européen maintient ses accusations contre le Maroc
Le Parlement européen (PE) revient à la charge et accuse encore le Maroc, le Qatar et d’autres pays « d’ingérence et de corruption », après avoir découvert des cas de blanchiment d’argent impliquant des eurodéputés et des assistants, sans aucun lien avec le Maroc. Toutefois, pour sauver la face, il se trouve des boucs-émissaires et il appelle à des réformes rapides pour renforcer la transparence, l’intégrité et la lutte contre la corruption au sein de son assemblée législative.
Le jeudi 13 juillet, le Parlement européen réitère son assaut contre le Maroc, mécontente de la campagne qu’elle a vigoureusement menée pour écorner le renom du Royaume. Cette fois, c’est un rapport de 23 pages qui comportait des recommandations pour rénover les règles de l’assemblée législative de l’Europe en termes de transparence, d’intégrité, de responsabilité et de lutte contre la corruption. Pourtant, ces recommandations avaient été émises par Transparency International, mais obstruées par le Conseil de l’Europe et certains eurodéputés, qui sans doute avaient jugé cette proposition défavorable à leur intérêt.
La décision rendue publique il y a deux jours a révélé que les investigations en cours des autorités belges manifestaient des soupçons d’un système de corruption et de blanchiment d’argent, dans lequel trois membres actuels, un ancien membre de l’assemblée législative européenne, ainsi qu’un assistant accrédité de l’assemblée, seraient impliqués, et il serait lié à l’influence du Qatar et du Maroc. Avec des allégations d’implication d’autres pays, comme la Mauritanie. À ce jour, ces accusations restent sans preuves aucune à part le cas d’Eva Kaili qui a été interpellée en flagrant délit. Le 9 décembre, des sacs remplis de billets de banque d’une valeur de 150 000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles.
L’assemblée législative européenne a affirmé que sa réaction avait été prompte aux soupçons de corruption liés à nombre de ses membres et employés, grâce à une pleine coopération avec les autorités belges, notant que l’ampleur du scandale avait mis en évidence de nombreuses lacunes dans les règles de l’assemblée législative européenne en matière d’intégrité et de transparence, qui appelaient des réformes rapides liées aux procédures Les méthodes internes et de travail de l’assemblée incitaient les institutions syndicales à mettre en place un cadre réglementaire plus strict.
Elle a estimé que les soupçons de corruption liés au Qatar et au Maroc avaient dépassé l’assemblée législative européenne, et avaient atteint d’autres institutions au sein de l’Union, y compris des chercheurs qui s’en occupaient, et des personnalités influentes dans certains États membres.
Outre le Qatar et le Maroc, le parlement a accusé d’autres pays, comme la Chine, la Russie, les Émirats arabes unis et la Turquie, de s’ingérer dans ses affaires et d’essayer d’influencer ses décisions, notamment qu’un parti politique européen avait obtenu des fonds des Émirats arabes unis.
Le PE a vigoureusement condamné les prétendues tentatives du Qatar et du Maroc d’influencer les députés, les anciens députés et le personnel parlementaire, par des actes de corruption qui constituaient une grave ingérence étrangère dans les processus démocratiques de l’Union, exprimant son effroi face aux actes de corruption, de blanchiment d’argent et participation à une organisation criminelle, ce qui impliquait trois membres de son assemblée dont un ancien député et un membre de l’Assemblée parlementaire asiatique.
La décision a appelé les départements de l’assemblée à mettre en place des systèmes de contrôle et de surveillance efficaces pour détecter les ingérences étrangères, tout en donnant aux députés et aux employés la possibilité de vérifier leurs appareils électroniques dans le but de détecter les outils de surveillance et d’espionnage malveillants.
Elle a proposé de fixer à 100 euros le plafond minimum pour offrir des présents aux membres de l’assemblée législative européenne, appelant à un contrôle plus strict de toutes les invitations, présents et voyages des membres et du personnel de l’assemblée législative européenne.
Déjà dans le dur depuis quelque temps, cette résolution va nécessairement accentuer les tensions entre le Maroc et l’UE.