Les accords d’Abraham, un tremplin pour le libre-échange entre Israël et les pays arabes
Le 31 mai 2022, Israël a conclu son premier accord de libre-échange avec un pays arabe, les Emirats Arabes Unis, à Dubaï. Cet accord est le dix-neuvième du genre pour Israël, qui cherche à renforcer ses liens économiques avec d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, notamment l’Egypte, le Maroc et l’Arabie saoudite.
Cet accord fait suite à la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et les Emirats Arabes Unis, intervenue en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, sous l’égide des Etats-Unis. Ces accords ont aussi permis à Israël de normaliser ses relations avec Bahreïn et le Soudan. Lors d’une conférence économique à Bahreïn, le ministre israélien de l’Économie, Nir Barkat, a affirmé sa volonté de renforcer la coopération économique et commerciale avec le Maroc et d’autres pays de la région. La conférence réunissait également de hauts responsables et des experts du Maroc, des Émirats arabes unis (EAU), d’Égypte, du Soudan et des États-Unis (États-Unis).
La conférence s’inscrivait dans le cadre de l’initiative “N7”, soutenue par des instituts de recherche américains, qui vise à promouvoir le libre-échange régional entre Israël et les pays arabes. Un rapport sera publié en octobre proposant un plan d’accord tripartite entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, selon William Wechsler, chef de projet principal de l’initiative. Il a aussi indiqué que des négociations étaient en cours avec la Jordanie pour un accord à long terme.
Depuis la reprise de leurs relations diplomatiques fin 2020, Israël et le Maroc ont considérablement accru leur coopération économique. Les deux pays ont signé plusieurs accords bilatéraux dans divers secteurs, notamment l’économie et la défense. Shai Cohen, l’ancien chef du bureau de liaison d’Israël à Rabat, a annoncé le mois dernier qu’Israël envisageait de signer un accord de libre-échange avec le Maroc, qui pourrait générer plus d’un milliard de dollars en trois ans.
L’accord de libre-échange entre Israël et les Emirats Arabes Unis a pour objectif de supprimer les droits de douane, de faciliter les échanges de biens et de services, de protéger les investissements, de promouvoir la coopération dans divers domaines comme l’innovation, l’énergie, l’environnement ou encore la santé. Il devrait permettre d’accroître le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, qui était d’environ 600 millions de dollars en 2021.