La présidente de Melilla reconnaît les conséquences économiques de la fermeture des frontières avec le Maroc
Dans le cadre de sa cérémonie d’investiture, Juan Ambroda, le nouveau président de l’enclave espagnole de Melilla appartenant au Parti populaire (PP), a exprimé samedi sa prise de conscience des difficultés qu’a rencontrées la ville suite à la décision du Maroc de suspendre les échanges commerciaux transfrontaliers depuis 2018, rapporte l’agence de presse Europe Press.
Ambroda a souligné que de nombreuses entreprises ont fait faillite en raison de la cessation des relations commerciales avec le Maroc, sur lesquelles elles étaient fortement dépendantes depuis plusieurs années. Il a vivement critiqué la fermeture des frontières en cours ainsi que les restrictions pour le passage des personnes.
Par ailleurs, Ambroda a reproché au gouvernement espagnol du Parti socialiste ouvrier (PSOE), dirigé par Pedro Sanchez et rival lors des élections législatives du 23 juillet, de manquer de sérieux dans ce dossier. Il a appelé Madrid à entretenir de bonnes relations avec le Maroc et à accélérer la réouverture des frontières ainsi que la reprise des échanges commerciaux.
Le Maroc a suspendu le trafic douanier entre les deux pays en 2018 (à Melilla) et en 2019 (à Ceuta) en raison de l’impact négatif de la contrebande espagnole sur les économies fragiles des régions marocaines voisines. La fermeture des postes douaniers a ainsi permis au trésor public marocain d’enregistrer plus de 4 milliards de DH de revenus supplémentaires en 2021.
Cependant, le Maroc s’inquiète des conséquences de la réouverture des postes douaniers, craignant que cela ne nuise à l’économie des villes du nord et qu’il ne s’agisse d’une reconnaissance de l’indépendance de Ceuta et Melilla, territoires que le Maroc considère comme les siens.
Malgré cela, les deux pays ont convenu en avril de l’année dernière de reprendre les échanges commerciaux via les postes douaniers. La date exacte de cette reprise est restée floue pendant un certain temps, mais elle avait finalement été annoncée pour janvier 2023, une échéance qui n’a pour l’instant pas été respectée.
Après de nouvelles tentatives, les postes de douane se sont avérés ne pas être prêts pour la réouverture. Selon les autorités locales, la coordination entre les deux pays doit s’améliorer avant que les bureaux de douane puissent reprendre le travail. Les deux pays invoquent la « bureaucratie » comme raison de la réouverture retardée.