L’OMS retire à Mugabe son titre d’ambassadeur de bonne volonté
Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, s’est vu retirer dimanche son titre d’ambassadeur de bonne volonté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la suite du tollé suscité par sa nomination au sein des organisations de défense des droits de l’homme et parmi les donateurs occidentaux.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait décerné ce titre essentiellement honorifique à Robert Mugabe lors d’une rencontre mercredi en Uruguay. Tedros avait alors estimé que le Zimbabwe était un « pays qui place la couverture universelle en matière de santé(…)au coeur de ses efforts pour apporter des soins à tous« . Dimanche, il a déclaré que « Au cours des derniers jours, j’ai réfléchi à la nomination du président Robert Mugabe comme ambassadeur de bonne volonté de l’OMS pour les maladies non transmissibles en Afrique. De ce fait, j’ai décidé de revenir sur cette nomination« .
Agé de 93 ans, Robert Mugabe est tenu responsable en Occident des déboires de l’économie du Zimbabwe et de nombreuses atteintes aux droits de l’homme commises durant ses 37 années à la tête du pays, en tant que président ou Premier ministre. Le Royaume-Uni avait déploré la nomination de Mugabe par l’OMS, la jugeant « surprenante et décevante« . Les Etats-Unis, qui ont imposé des sanctions à Mugabe pour la situation des droits de l’homme dans son pays, avaient eux aussi fait part de leur déception. L’administration Trump, qui remet déjà en question son apport financier à certaines agences des Nations unies, est le plus important donateur de l’OMS.
L’OMS s’efforce de redorer son blason terni par sa lenteur à réagir à l’épidémie de fièvre Ebola qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest en 2014 et 2015, sous le prédécesseur de Tedros, Margaret Chan. Tedros, ancien ministre de la Santé et ancien ministre des Affaires étrangères d’Ethiopie, a été élu en mai à la tête de l’OMS. Il est le premier Africain à diriger cet organisme de l’Onu.
Reuters