Le changement climatique menace le secteur énergétique marocain, selon l’AIE
L’agence appelle le pays à renforcer son adaptation et sa résilience face aux effets du réchauffement global sur la production et la consommation d’énergie.
Le Maroc est confronté à des défis majeurs pour adapter son secteur énergétique au changement climatique, selon un rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Le rapport, qui analyse les impacts du changement climatique sur le secteur de l’énergie au Maroc, met en garde contre les risques de baisse de l’efficacité énergétique et de perturbation de l’approvisionnement en électricité, en raison des variations des conditions climatiques.
Le rapport se base sur différents scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et montre que le Maroc est plus exposé que la moyenne mondiale aux effets du changement climatique, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et les phénomènes météorologiques extrêmes. Ces effets peuvent affecter la performance et la fiabilité des sources d’énergie renouvelables, comme le solaire photovoltaïque, l’éolien ou l’hydraulique, mais aussi des sources conventionnelles, comme le charbon.
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Le rapport reconnaît toutefois les efforts du Maroc pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et accélérer sa transition énergétique. Le pays s’est fixé comme objectif d’atteindre 52% de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030 et de remplacer toutes les centrales électriques au charbon par des centrales au gaz naturel d’ici 2050. Cela permettrait de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer la résilience climatique.
Néanmoins, l’AIE recommande que le Maroc élabore également un plan sectoriel spécifique pour adapter son secteur énergétique au changement climatique. Ce plan devrait évaluer les impacts du changement climatique sur le secteur de l’énergie, en tenant compte du mix énergétique futur. Il devrait aussi proposer des mesures pour renforcer la résilience des infrastructures énergétiques, notamment dans les zones à haut risque, comme les zones côtières ou les zones sèches. Il devrait en outre examiner comment diversifier le mix énergétique pour contribuer à la lutte contre le changement climatique, par exemple grâce à l’utilisation du gaz naturel, de la biomasse ou de l’hydrogène. Il devrait également promouvoir l’adoption de technologies économes en énergie et en eau, face à la pénurie croissante d’eau dans le pays. Enfin, il devrait assurer une résilience face à la chaleur extrême, qui peut augmenter la demande de refroidissement et réduire l’efficacité de la production.
Le rapport souligne aussi l’importance des stratégies de gestion des risques de catastrophe pour soutenir la résilience climatique du secteur de l’énergie, en particulier face aux phénomènes météorologiques extrêmes.
L’agence appelle à une meilleure coordination entre les différentes parties prenantes, au renforcement de la collecte et de l’analyse des données et à l’amélioration des plans et protocoles d’urgence.
Le rapport est le résultat d’une collaboration entre l’AIE et le ministère marocain de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, dans le cadre du Programme de transition énergétique propre (CETP) de l’AIE. Le rapport vise à aider le Maroc à atteindre ses objectifs de développement durable et à renforcer son rôle de leader régional des énergies renouvelables.