Les startups africaines défient la crise du capital-risque
Le financement du capital-risque a diminué dans le monde entier en raison de la pandémie de Covid-19, mais les startups africaines ont réussi à lever 1,1 milliard de dollars au cours des six premiers mois de 2023, selon les données de PitchBook, une société de marché des capitaux. Ce chiffre montre la résilience et le dynamisme de l’écosystème des startups du continent, qui continue de se distinguer par rapport à des marchés plus matures comme l’Amérique du Nord et l’Europe.
En 2022, l’Afrique a été la seule région à enregistrer une augmentation d’une année sur l’autre de la valeur et du nombre des transactions de capital-risque, avec 2,9 milliards de dollars investis dans 689 tours de table. Cependant, le premier trimestre 2023 a marqué un net recul, avec seulement 419 millions de dollars levés par les startups africaines, soit une baisse de 56 % par rapport au trimestre précédent. Heureusement, le deuxième trimestre 2023 a inversé la tendance, avec 681 millions de dollars levés, portant le total du semestre à 1,1 milliard de dollars.
Les secteurs qui ont attiré le plus d’investissements sont la fintech, l’e-commerce, la santé, l’éducation et l’agritech. Parmi les startups qui ont réalisé les plus gros tours de table figurent Flutterwave (170 millions de dollars), OPay (400 millions de dollars), Kuda Bank (55 millions de dollars) et Lendable (15 millions de dollars).
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Parallèlement au financement du capital-risque, les activités de fusions et acquisitions (M&A) se sont intensifiées dans l’écosystème des startups africaines, offrant une voie alternative pour les fondateurs qui cherchent à réaliser la valeur de leurs entreprises et à se positionner sur le marché. Les fusions et acquisitions sont particulièrement fréquentes dans les pays les plus développés du continent, comme l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigéria. L’un des exemples les plus marquants est l’acquisition de Paystack, une plateforme nigériane de paiement en ligne, par Stripe, un géant américain du secteur, pour 200 millions de dollars en 2020. D’autres secteurs ont également connu des opérations de M&A plus modestes mais significatives, comme l’automobile, la logistique et le commerce en ligne.
Ces tendances montrent que les startups africaines sont capables de s’adapter et d’innover face aux défis économiques et sociaux du continent. Elles témoignent également de l’intérêt croissant des investisseurs locaux et internationaux pour le potentiel du marché africain, qui compte plus d’un milliard d’habitants et une classe moyenne émergente. L’Afrique pourrait ainsi devenir un acteur majeur dans l’économie numérique mondiale.