Attractivité des investissements : l’industrie automobile poursuit sa montée en puissance
L’Automobile, considéré comme l’un des secteurs stratégiques dans la politique industrielle, depuis l’accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône de Ses glorieux ancêtres, poursuit sa montée en puissance à même d’attirer davantage d’investissements nationaux et étrangers ouvrant pleinement la voie à une nouvelle ère industrielle de l’automobile marquée par l’émergence de nouveaux segments, dont l’hydrogène et les voitures électriques.
Avec une taille de marché en constante progression et de nouveaux gisements de croissance, le Royaume a pu tirer parti de son positionnement et de son accès au marché automobile européen pour renforcer sa base automobile établie et s’imposer à présent comme leader au niveau du continent africain.
En dépit de la crise liée à l’approvisionnement en composants, en particulier les semi-conducteurs depuis 2022, l’industrie automobile marocaine a connu en 2022 et au cours du premier trimestre de 2023, une croissance régulière, le Maroc se fixant un objectif de 2 millions de voitures par an à l’horizon 2030.
D’ailleurs, ce chiffre pourrait, selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, faire entrer le Royaume dans le top 10 mondial des producteurs automobiles.
Automobile : le Maroc, une destination qui séduit les investisseurs
Cette attractivité du Maroc est tributaire essentiellement du fait d’avoir des constructeurs automobiles qui installent des usines de grande taille de production. C’est ce qu’a expliqué Afaf Hakam, experte en analyse économique et évaluation des politiques publiques.
“Les fournisseurs automobiles en général suivent les constructeurs automobiles là où ils sont, dans une logique de réduction de coûts de transport, en plus des accords de libre échange qui leur assurent un accès plus compétitif à certains marchés à partir du Maroc”, a-t-elle soutenu.
Mme Hakam a, par ailleurs, souligné que les négociations avec les grands investisseurs se font dans le cadre de conventions spécifiques qui restent confidentielles pour garder les avantages compétitifs vis-à-vis des autres pays concurrents (Tunisie, Egypte, etc).
Parlons durabilité !
Un accès inégalé aux marchés européen et africain et une intégration transparente dans la grappe de fabrication européenne font du Maroc et de ses zones industrielles l’endroit idéal pour construire la voiture de l’avenir et renforcer le label “Made In Morocco”.
C’est dans cette logique que s’inscrit l’émergence de la voiture de “Neo Motors”, une société détenue par des capitaux marocains, et du prototype d’un véhicule à hydrogène de la société NamX, nommé HUV (Hydrogen Utility Vehicle), présentés, lundi 15 mai 2023, à SM le Roi Mohammed VI.
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Ces deux sociétés confirment, ainsi, l’adoption par les grands secteurs de l’industrie marocaine, de nouveaux modes de production fondés sur la durabilité. Ces projets, développés par des entrepreneurs marocains, constituent une étape importante pour établir le Royaume comme un pôle compétitif pour la production automobile.
A cet égard, Mme Hakam a estimé que cette première initiative est très louable pour le Maroc et donne un message fort sur l’ambition du Royaume et ses potentialités, faisant valoir.
Le Maroc s’inscrit d’ores et déjà dans la transition énergétique, notamment à travers l’industrie zéro carbone et le plan de relance industrielle 2021-2023, a-t-elle noté, jugeant qu’il est très important pour le Royaume d’encourager la recherche-développement dans l’hydrogène vert comme énergie renouvelable substituable aux énergies fossiles.
“Il est encore plus opportun pour le Maroc de développer des partenariats avec des laboratoires de recherche internationaux dans le domaine de l’automobile et d’aller prospecter les grands constructeurs engagés dans l’hydrogène vert”, a enchaîné Mme Hakam.
Mobilité propre : quel profil industriel ?
Grâce à ses potentialités en termes de stockage de l’énergie pendant de longues périodes, l’hydrogène vert est en mesure de réduire amplement les émissions de GES dans le secteur des transports, d’autant plus que le Maroc devrait avoir le troisième coût de production d’hydrogène vert le plus bas en 2050, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
L’analyste a toutefois affirmé qu’il est difficile de parler de remplacement des énergies grises, car il y a d’autres facteurs importants à développer dans l’écosystème de la mobilité durable, notamment l’infrastructure, la tarification.
Elle a recommandé de disposer avant tout disposer d’un marché de taille suffisante pour attirer des constructeurs de voitures avec hydrogène vert, ce qui soulève la question de l’accroissement des budgets alloués aux développement des infrastructures comme pilier des investissements.
Un point de plus pour industrie automobile propre, le Maroc est conscient de cet aspect, preuve en est, les mégaprojets lancés afin de tirer parti des énormes potentialités en termes d’énergie solaire et éolienne. Le Royaume est ainsi sur les bons rails pour atteindre un pourcentage 80% de mix énergétique à partir d’énergies renouvelables.
Les multiples installations des multinationales de câblage, le positionnement stratégique et surtout les avantages fiscaux liés à la réduction des droits d’exportations, mariés aux avantages qu’offrent les zones industrielles, sont une combinaison gagnante pour faire de l’industrie automobile marocaines, dans ses nouveaux segments, à savoir l’hydrogène et la mobilité électrique, une destination d’investissement attrayante au niveau continental.
Avec MAP