La crise de l’eau s’aggrave au Maroc sous l’effet de la canicule
Le Maroc fait face à une situation critique en matière d’eau. La canicule qui sévit depuis plusieurs jours a accentué le déficit hydrique du pays, déjà affecté par la faible pluviométrie. Les barrages, sources principales d’eau potable, sont menacés par l’évaporation et l’envasement. Le gouvernement a dû recourir à des mesures d’urgence pour assurer l’approvisionnement en eau des régions les plus touchées.
La vague de chaleur, qui a dépassé les 40 degrés Celsius dans certaines zones, a eu des conséquences désastreuses sur les ressources en eau de surface. Selon Mohammed Benabou, expert en ingénierie environnementale, beaucoup d’eau s’est évaporée des barrages, qui ont déjà reçu trop peu de pluie. Il ajoute que les barrages souffrent également d’envasement, c’est-à-dire de l’accumulation de sédiments qui réduisent leur capacité de stockage.
Face à cette situation, le gouvernement a mis en place des « voies navigables », c’est-à-dire des transferts d’eau entre les différentes régions, pour pallier la pénurie d’eau potable. Cette pénurie est particulièrement aiguë dans le sud et l’est du pays, où certains barrages sont entrés dans un état critique.
Ali Shroud, professeur adjoint à la faculté des sciences de Meknès, explique que le Maroc subit les effets du changement climatique mondial, qui a entraîné la fonte des neiges aux pôles. Il indique que le Maroc connaît aussi des perturbations climatiques dans la région euro-méditerranéenne, qui donnent des signaux contradictoires entre le froid et la chaleur.
Il affirme que le Maroc essaie de restaurer la stabilité de l’eau à travers des projets structurants dont l’impact apparaîtra dans les années à venir. Il cite notamment le projet du barrage Nakhla, qui vise à renforcer la sécurité hydrique de la région de Rabat-Salé-Kénitra.