Canicule en Égypte : Entre coupures de courant contrôlées et mécontentement public
Face à la canicule dévastatrice qui balaie le pays, l’Égypte se voit contrainte de mettre en œuvre une stratégie de rationnement énergétique afin de maintenir l’intégrité de ses réseaux électriques.
Cette initiative, annoncée par le Premier ministre Moustafa al-Madbouly, implique des coupures de courant régulières d’une à deux heures par jour, durant la période de chaleur extrême.
Pour alléger la demande d’énergie, le gouvernement a aussi décidé d’adopter une politique de télétravail pour ses fonctionnaires non-essentiels, et a invité le secteur privé à suivre son exemple. Cependant, malgré les efforts de l’administration pour minimiser l’impact de ces coupures sur la vie quotidienne, la réaction du public a été largement négative, avec des plaintes sur les réseaux sociaux concernant des coupures plus longues et plus fréquentes que prévu.
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La situation est aggravée par la fragilité de l’économie égyptienne, déjà fragilisée par l’inflation et les dépréciations de la monnaie. La capacité du pays à importer des biens essentiels est de plus en plus limitée, ce qui exacerbe le mécontentement général.
C’est un écho alarmant à la crise énergétique de 2013, sous la présidence de Mohamed Morsi, qui avait abouti à des manifestations de masse et à son renversement par l’armée. En réponse à cette crise, le gouvernement égyptien avait signé en 2015 un accord de six milliards d’euros avec Siemens, visant à doubler la production d’électricité du pays par la construction de trois centrales majeures.
Cependant, ces efforts se heurtent maintenant à l’épuisement des réserves de change de l’Égypte et à une dette en constante augmentation, une situation aggravée par les répercussions économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.