Le Maroc aligne sa subvention au blé sur les prix internationaux

Afin d’aligner sa subvention à l’importation de blé sur les cours internationaux, le gouvernement marocain a opté pour une révision de son dispositif de soutien aux importateurs de cette céréale, en vue de garantir une équité entre les différentes provenances du grain. Cette initiative pourrait accroître les importations en provenance de la Russie, qui figure parmi les principaux exportateurs mondiaux de blé.

D’après une note publiée sur son site Internet, l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) a annoncé que la subvention, qui entrera en application le 1er août, sera déterminée en fonction des prix les plus bas du blé originaire d’Allemagne, d’Argentine, de France et des États-Unis. Le document ne mentionnait pas explicitement les importations de blé russe et ukrainien, qui bénéficiaient antérieurement d’un taux de subvention inférieur à celui du blé provenant d’autres pays.

 Les acteurs du secteur ont interprété cette omission comme une volonté du Maroc d’octroyer le même appui au blé des pays riverains de la mer Noire qu’au blé des autres régions. Le Royaume recourt à la subvention pour importer 2,5 millions de tonnes de blé entre juillet et septembre, après que la production locale a été affectée par une diminution des précipitations pour la deuxième année consécutive.

Malgré ces facteurs, le Maroc demeure le premier partenaire du blé de l’UE, mais les opérateurs européens pourraient affronter une concurrence plus âpre cette saison après que le Maroc a déjà pris des mesures pour stimuler davantage les importations en provenance de la mer Noire. La Russie pourrait renforcer son rôle de leader dans les exportations de blé grâce à une autre bonne récolte attendue cette année, après s’être retirée d’un accord qui autorisait l’exportation de blé depuis les ports ukrainiens de la mer Noire.

La Russie s’est engagée à augmenter ses livraisons de céréales en Afrique. Mais certains opérateurs mettent en garde contre la réticence des importateurs marocains à traiter les importations russes et ukrainiennes en raison des risques liés au conflit, et leur préférence pour le blé de l’Union européenne en raison des distances d’expédition plus courtes et de la conformité aux normes locales de mouture.

Les opérateurs ont également estimé que la décision de l’ONICL d’harmoniser les taux de soutien en faveur des importations de la mer Noire pourrait être une réponse provisoire en raison de l’absence de références de prix fiables pour le blé russe et ukrainien depuis l’échec de l’accord sur le transit sécurisé des céréales de la mer Noire.

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