La France prépare une nouvelle stratégie militaire en Afrique
La France s’apprête à annoncer une nouvelle stratégie militaire en Afrique, qui devrait se traduire par une réduction de ses effectifs et une coopération renforcée avec ses partenaires régionaux. L’Elysée et le ministère des armées ont mené ces derniers jours une série de discrètes consultations auprès d’une poignée de pays africains, notamment le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie, qui font partie de la force conjointe du G5 Sahel, engagée dans la lutte contre les groupes jihadistes.
Selon « africa intelligence », citant des sources officielles, il s’agit de présenter la “réarticulation” de la présence militaire française sur le continent, qui repose actuellement sur l’opération Barkhane, forte de 5100 soldats déployés au Sahel depuis 2014. Cette opération, qui coûte environ un milliard d’euros par an, est de plus en plus contestée par les populations locales, qui dénoncent une ingérence française et une inefficacité face à la persistance de l’insécurité.
La nouvelle stratégie française devrait donc privilégier une approche plus régionale et plus multilatérale, en s’appuyant davantage sur les forces africaines et sur les partenaires européens, qui ont récemment renforcé leur engagement au Sahel avec la création de la task force Takuba, composée de forces spéciales, précise la source. Elle ajoute que la France devrait également réduire sa présence militaire dans certaines zones, notamment au nord du Mali, où les groupes armés sont les plus actifs, et se concentrer sur les zones frontalières, où les menaces sont les plus fortes.
Le président Emmanuel Macron devrait annoncer cette nouvelle stratégie lors du sommet du G5 Sahel qui se tiendra à N’Djamena, au Tchad, les 15 et 16 février prochains. Il devrait également évoquer les perspectives politiques et économiques pour la stabilisation du Sahel, qui passe par un dialogue avec les acteurs locaux et un renforcement de la gouvernance et du développement. La France espère ainsi contribuer à la paix et à la sécurité en Afrique, tout en préservant ses intérêts stratégiques et ses liens historiques avec le continent.