Un partenariat maroco-américain pour former à la culture du cannabis
Le Maroc, qui a récemment adopté une loi autorisant l’usage légal du cannabis à des fins thérapeutiques et industrielles, vient de conclure un accord avec une société américaine spécialisée dans la transformation du cannabis. L’objectif est de former des professionnels marocains à la culture, à la production et à l’utilisation du cannabis pour des usages multiples.
L’Association marocaine consultative pour l’usage du cannabis (AMCUC), qui promeut le développement du secteur du cannabis au Maroc, a annoncé mercredi son partenariat avec la société américaine Advanced, qui se présente comme un leader mondial de l’industrie du cannabis. Il s’agit d’une première dans le domaine, puisqu’un géant américain de l’industrie s’associe à une association marocaine de conseil en cannabis.
La collaboration portera sur la formation scientifique et technique des médecins, pharmaciens, agriculteurs et techniciens impliqués dans la chaîne du cannabis. La formation sera basée sur des programmes internationalement reconnus conçus par des experts des deux pays.
Selon le président de l’AMCUC, Radhouane Rabie, la formation comprendra la connaissance des propriétés et des utilisations des médicaments fabriqués à partir de cannabis, ainsi que les licences, les méthodes d’irrigation et les pesticides nécessaires à la culture et à la commercialisation appropriées du cannabis.
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La société américaine Advanced, qui regroupe des professionnels internationaux du cannabis, apportera un soutien logistique et technique grâce à des experts, des compétences et une expertise internationale.
Rabie s’est dit optimiste quant à l’impact de cette collaboration, qui peut transformer la culture du cannabis au Maroc grâce à la légalisation. Il a ajouté que la société américaine considère le marché marocain comme un marché leader qui peut concurrencer les grands marchés internationaux en termes de conversion du cannabis à usages multiples.
Un contexte favorable à la réglementation du cannabis au Maroc
Ce partenariat intervient dans un contexte où le Maroc a adopté en mars dernier une loi autorisant l’usage légal du cannabis à des fins thérapeutiques et industrielles. Le Royaume espère ainsi tirer profit de ce secteur en créant des emplois, en générant des revenus et en réduisant le trafic illicite.
Le Maroc est le premier producteur mondial de résine de cannabis, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Le pays dispose d’une superficie cultivée estimée à 47 000 hectares, principalement dans les montagnes du Rif. Le cannabis représente une source de revenus pour environ 800 000 personnes dans la région du Rif.
La loi 13-21 relative aux usages licites du cannabis vise à encadrer la production, la transformation, le transport, l’exportation, la distribution et l’utilisation du cannabis pour des fins médicales, cosmétiques ou industrielles. Elle prévoit la création d’une Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis, chargée de délivrer les licences nécessaires aux acteurs du secteur.
La loi fixe également les conditions de culture du cannabis, qui doit avoir une teneur en tétrahydrocannabinol (THC), le principal composant psychoactif de la plante, inférieure ou égale à 0,2%. Elle limite également les zones de culture autorisées aux régions historiquement productrices de cannabis.
La loi 13-21 a été saluée par plusieurs acteurs nationaux et internationaux comme une avancée majeure pour le développement économique et social du Maroc. Elle a également suscité l’intérêt de plusieurs pays et entreprises étrangères qui souhaitent investir dans le secteur du cannabis au Maroc.