ENF : Les emprunts bancaires affichent une bonne performance
Les entreprises non financières (ENF) ont enregistré une nette accélération de leurs emprunts bancaires en 2022. C’est ce qui ressort du 10ème rapport annuel sur la stabilité financière, récemment publié par Bank Al-Maghrib (BAM), l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC)?
En effet, ces emprunts ont atteint 599 milliards de dirhams (MMDH), représentant près de la moitié de la dette bancaire totale. On note ainsi une augmentation significative de 10,9% par rapport à l’année précédente, où la croissance n’était que de 1,8% en 2021. Par ailleurs, l’encours du crédit bancaire accordé pour financer les besoins de trésorerie des ENF a également connu une hausse notable de 16,9% en 2022, après une croissance de 9,3% en 2021, comme le souligne le rapport.
Selon la même source, « cette nouvelle accélération confirme la persistance des besoins de trésorerie des entreprises dans un contexte défavorable marqué par les séquelles de la pandémie Covid-19 et les répercussions du conflit russo-ukrainien ».
Il en ressort également que le crédit à l’équipement, représentant 34,6% de la dette bancaire totale à la fin de l’année 2022, a connu une augmentation significative de 6%, suite à une baisse de 4,3% en 2021. Quant aux financements destinés à la promotion immobilière, ils ont augmenté de 3,3% après avoir subi un repli de 5,6% en 2021.
Pour ce qui est de la composante extérieure de l’endettement des entreprises non financières (ENF), qui s’estime à 23% de leur dette financière totale, celle-ci a mis fin à sa tendance à la baisse en enregistrant une hausse de 8,3%, après avoir connu une contraction de 1,7% en 2021, atteignant ainsi 211,4 milliards de dirhams (MMDH).
Le rapport souligne que cette augmentation est principalement portée par les ENF publiques. En ce qui concerne la dette extérieure exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle s’est établie à 15,9%, comparativement à 15,3% en 2021.
En outre, il est important de noter que le recours des entreprises non financières (ENF) à la dette obligataire continue de ralentir, avec une croissance limitée de 3,1% à la fin de l’année 2022. Cela fait suite à une augmentation importante de 7,9% l’année précédente et de 13,9% en 2020. Cette diminution est redevable au renchérissement des conditions d’accès à la dette. Le montant total de la dette obligataire s’est élevé à environ 94 milliards de dirhams (MMDH) à la fin de 2022.
Il convient aussi de noter que cette dette ne représente désormais que 10,4% de l’endettement financier des entreprises, dont 63% est destiné au financement des entreprises publiques.
Par ailleurs, le montant des créances en souffrance (CES) des ENF a augmenté d’environ 6,7% pour atteindre environ 65 MMDH. Cette augmentation fait suite à une croissance de 6,5% en 2021 et de 11,5% en 2020. Le taux de défaut résultant de ces créances en souffrance s’élève à 10,9%, comparativement à 11,3% en 2021.