Ligne aérienne Tel Aviv-Essaouira : quand les liens culturels se tissent pour de bon (Haaretz)
La nouvelle ligne aérienne directe entre Tel Aviv et Essaouira, qui sera lancée en septembre prochain, est un excellent exemple de la façon dont les liens culturels et historiques entre le Maroc et Israël peuvent se traduire en réalisations concrètes, rapporte jeudi le journal israélien « Haaretz ».
Dans un article signé par Einat Levy, chercheuse au sein de l’Institut israélien pour les politiques étrangères régionales « Mitvim », le journal écrit qu’en plus de l’aspect économique, cette ligne résume l’histoire d’une ville qui a réussi à conquérir le cœur des Israéliens.
« Elle incarne également l’importance de la culture dans l’action politique, ainsi que la force des émotions dans la création et la construction des ponts auxquels le Moyen-Orient aspire », ajoute le média, signalant qu’Essaouira était jadis considérée comme un centre urbain prospère avec une importante communauté juive.
« Par conséquent, le flux touristique en provenance d’Israël vers Essaouira et le Maroc en général est considéré comme un mouvement de passion qui va au-delà de la nostalgie ou du désir éphémère et constitue une formidable force émotionnelle qui dirige et encourage le déplacement vers les espaces d’appartenance: la maison, la famille, la société la culture », poursuit-on.
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Selon l’auteur de l’article, il s’agit d’un mouvement de renouveau qui s’efforce de revenir aux origines, afin de recréer un avenir harmonieux et plus riche. « C’est un désir qui transcende les frontières et les conventions, liant les mondes et les peuples autour d’un objectif commun qui les pousse à l’action », a-t-elle dit.
Mme Levy a relevé également qu’Essaouira a toujours été une source d’attraction pour les Israéliens grâce aux politiques mises en place par le Royaume, notamment la reconnaissance de la composante hébraïque comme partie intégrante du patrimoine marocain.
Elle a évoqué également le processus de restauration des sites du patrimoine hébreux, la mise en place de Bayt Dakira (Maison de la Mémoire), inauguré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la création de la Chaire du droit hébraïque, outre l’organisation depuis 2003 du Festival des Andalousies Atlantiques, qui permet à ses visiteurs de vivre l’expérience de « l’âge d’or » andalou dans sa version contemporaine, avec la participation d’artistes et de musiciens juifs, musulmans et chrétiens.
La chercheuse a, de même, souligné qu’Essaouira a su transformer ses atouts culturels en sources de développement urbain, évoquant notamment le Festival de musique Gnaoua, qui a réussi à changer le visage de la ville en encourageant l’industrie touristique et en développant les prestations de service.
L’établissement des vols directs entre Tel-Aviv et Essaouira témoigne ainsi de l’importance des liens culturels et civils dans le développement des relations entre Israël et le Maroc, a-t-elle signalé, notant que la culture est un moteur de l’action politique et contribue à instaurer la confiance et à renforcer les dénominateurs communs et le sentiment d’appartenance.
Le journal conclut qu’Essaouira ne peut être évoquée sans mentionner André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui est né et a grandi dans la ville et n’a jamais cessé de croire en sa capacité à être un phare de la coexistence et du pluralisme culturel dans la région.