JO Paris 2024: La spéculation hôtelière mine déjà les préparatifs
Les préparatifs pour les Jeux Olympiques Paris2024 ne se déroulent pas comme devait l’être cette célébration mondiale de l’excellence sportive. Aux problèmes et polémiques liés à la sécurité, aux travailleurs sans papiers sur les chantiers, aux retards de livraison des structures et au transfert des sans-abri hors de Paris, vient s’ajouter la spéculation hôtelière.
Alors que la France se prépare à accueillir, du 26 juillet au 11 août 2024, ces JO, où entre 15 et 20 millions de touristes sont attendus, les tarifs hôteliers s’emballent comme des athlètes en pleine compétition.
L’anticipation des Jeux a transformé l’hôtellerie française en une arène de spéculation économique. Les hôtels sont désormais impliqués dans une situation pas du tout désirable par les touristes, où chaque chambre disponible devient une denrée bien précieuse.
Les voyageurs désirant assister à l’évènement sportif sont plongés dans une bataille contre la montre et les tarifs « exorbitants ». Réserver une chambre d’hôtel pour assister aux exploits olympiques peut désormais ressembler à « une quête impossible », où la réussite dépend autant du budget que de la chance.
A Paris, ville hôte des JO, les tarifs des chambres d’hôtels montent en flèche. Elles pourraient passer d’une moyenne de 300 euros en août 2023 à 1.200 euros par nuitée l’année prochaine, selon les estimations de plateformes et acteurs du secteur. Dans certains établissements, ces tarifs sont multipliés par 21.
Cette hausse des tarifs ne se limite cependant pas uniquement à la capitale française. À Marseille, les prix ont été multipliés par quatre. De manière similaire, à Lyon, les nuitées dans certains hôtels coûtent actuellement jusqu’à sept fois plus cher que d’ordinaire. Cette flambée des prix n’épargne aucune des villes sélectionnées pour accueillir les épreuves olympiques, toutes faisant face à des augmentations tarifaires significatives.
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Une situation similaire se produit également dans le secteur des locations de logements de particuliers. Pour les JO, certaines locations sur des plateformes comme Airbnb ont vu leurs tarifs augmenter de manière démesurée, allant jusqu’à être multipliés par trois, quatre, voire même six, par rapport à la même période en 2023 en Île-de-France.
Si la demande exceptionnelle générée par l’ampleur de l’événement sportif explique en partie cette hausse vertigineuse, les hôtels y ont trouvé une opportunité de maximiser leurs revenus en ajustant leurs tarifs à la hausse. Parallèlement, l’offre limitée face à la frénésie de réservations contribue à l’intensification de cette spirale tarifaire.
L’industrie hôtelière se défend en arguant qu’il s’agit d’une « opportunité commerciale », un moment où la rentabilité peut enfin sourire aux hôteliers. Cependant, à quel prix ? Les voyageurs passionnés qui économisent pour vivre l’esprit olympique se retrouvent confrontés à des choix difficiles : compromettre leur budget voyage ou assister aux JO depuis l’extérieur de l’arène.
Alors que les Jeux devraient symboliser l’unité et l’inclusion, la flambée des prix hôteliers risque de creuser un fossé entre les fans du monde entier et l’événement lui-même, estiment des commentateurs des médias français.
Et les autorités dans tout ça ? Pourraient-elles jouer le rôle d’arbitre dans ce combat économique inégal? Les mesures d’atténuation, telles que la réglementation des prix ou la promotion d’options d’hébergement alternatives, pourraient-elles apporter un équilibre à cette compétition tarifaire féroce?
À moins qu’un virage ne soit pris pour apaiser ce tourbillon de prix déchaîné, le rêve olympique pourrait se transformer en « cauchemar financier » en France pour bien des admirateurs.
Avec MAP