L’approche humaniste de la migration au Maroc exposée au Pérou
La politique migratoire mise en œuvre par le Maroc qui privilégie une « approche humaniste, cohérente et globale » a été exposée lors d’un forum organisé mardi au siège du Congrès péruvien.
La rencontre tenue sous le thème « Diagnostic de la migration : crises et opportunités » a été organisé à l’initiative de Gustavo Pacheco, membre du parlement andin, et Jorge Montoya, membre du Congrès péruvien.
L’expérience du Maroc en matière migratoire a été présentée par l’ambassadeur du Maroc au Pérou, Amin Chaoudri, qui a d’abord rappelé que le royaume avait décidé « souverainement de mettre en œuvre une nouvelle politique migratoire, basée sur une approche humaniste, cohérente et globale, qui comprend des mesures dans des domaines clés tels que l’éducation, la santé, le logement et l’assistance sociale ».
Cette nouvelle politique englobe également la formation professionnelle et l’emploi, la gestion des flux migratoires et la lutte contre la traite des êtres humains, conformément aux objectifs inscrits dans le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, signé à Marrakech en décembre 2018.
Après avoir rappelé la position géographique privilégiée du Maroc au carrefour de deux continents, l’ambassadeur a souligné que le Maroc est passé de pays d’émigration et de transit à un pays d’accueil pour les migrants en provenance de différentes régions du monde, notamment du Moyen-Orient, d’Asie, d’Europe et surtout d’Afrique subsaharienne.
« Au début du millénaire, le Maroc a entrepris une réflexion approfondie sur l’immigration, comprise comme un phénomène transfrontalier avec des responsabilités à trois niveaux : national, régional et international », a ajouté le diplomate marocain, rappelant que la Constitution de 2011 comprend cinq articles consacrés à des questions liées à la gestion du séjour des étrangers, la non-discrimination et l’égalité des droits.
Conformément aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la migration était devenue « un moteur d’innovation et de prospérité » ce qui a conduit le Maroc, dès 2013, à régulariser la situation de milliers de migrants, en leur garantissant l’accès aux services publics tels que l’éducation, la santé et la sécurité sociale, s’est félicité le diplomate marocain.
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La stratégie nationale sur l’immigration et l’asile a établi un cadre institutionnel approprié et conforme au respect des droits de l’Homme, en mettant l’accent sur quatre objectifs stratégiques : l’intégration responsable, la réglementation, l’institutionnalisation et la gestion des flux migratoires.
Cette vision, a poursuivi l’ambassadeur du Maroc, considère l’immigration comme une opportunité, en relevant des défis dans des domaines tels que l’intégration, la politique étrangère, la gouvernance et l’économie. En outre, elle définit 27 objectifs spécifiques axés sur la promotion des droits, la coopération internationale et l’amélioration de la réglementation et de la coordination en matière d’immigration et d’asile.
De même, la stratégie marocaine « avant-gardiste » en matière de politique migratoire a été proactive dans la défense des droits des migrants. Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), sous l’impulsion du Souverain, a procédé à l’évaluation de la politique migratoire du Royaume, en adaptant les lois sur l’immigration et l’asile aux normes internationales et en établissant une politique qui protège les droits des migrants et des réfugiés.
Le Maroc, dont le Souverain a été désigné Leader de l’Union Africaine (UA) sur la question migratoire, abrite également le siège de l’Observatoire Africain de la Migration (OAM), ce qui traduit non seulement son leadership volontariste, mais marque également un pas vers l’objectif de permettre à l’Afrique de s’approprier la question migratoire africaine.
L’OAM est considérée dans ce contexte comme une institution pionnière en Afrique et principal promoteur de l’Agenda africain sur la migration, présenté en janvier 2007.
Il est notamment chargé de fournir au continent une source centralisée et unifiée de données sur les migrations et d’améliorer les connaissances de l’Afrique sur les migrations et la mobilité.
En somme, « la création de l’OAM signifie que l’Afrique dispose de son propre Observatoire des migrations, qui démantèle les perceptions négatives et construit une nouvelle approche positive de la migration en tant qu’atout humain ».
Amin Chaoudri a enfin noté que le Maroc avait accueilli en 2021 la première réunion intergouvernementale pour l’examen régional du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières qui a permis d’évaluer la mise en œuvre du Pacte en Afrique et de jeter les bases du Forum international d’examen des migrations de 2022.
En Amérique latine, où les migrations jouent également un rôle essentiel, ces initiatives intra-régionales à l’image de l’Observatoire africain des migrations (OAM) et le Pacte de Marrakech, pourraient inspirer de nouvelles approches pour relever des défis similaires. Cette région pourrait bénéficier de l’adoption d’approches qui considèrent la migration non seulement comme un défi, mais aussi comme une opportunité, en se concentrant sur les droits de l’Homme, l’intégration et la coopération régionale et internationale, a conclu l’ambassadeur du Maroc.
Avec MAP