La recrudescence des coups d’État et le chaos politique en Afrique
Au cours des trois dernières années, l’Afrique a été le théâtre d’une vague de coups d’État, posant un défi de taille au Conseil de sécurité africain. Avec sept incidents recensés, cette recrudescence des prises de pouvoir militaires met en péril la stabilité et la démocratie sur le continent. Dans cet article, nous examinerons les derniers cas de coups d’État en Afrique et les implications pour la paix et la sécurité régionales.
Les militaires à l’origine de ces coups d’État invoquent souvent la nécessité de mettre fin à des régimes jugés irresponsables, instables ou corrompus. La quête de stabilité et de changement politique est souvent présentée comme le principal motif de ces actions militaires.
La destitution des présidents élus et la dissolution des institutions de l’État mettent en péril le fragile équilibre démocratique en Afrique. Les coups d’État sapent la confiance des citoyens dans les processus électoraux et peuvent entraîner des perturbations politiques et sociales durables.
Le dernier coup d’État en date a eu lieu au Gabon, où les militaires ont pris le pouvoir après l’élection d’Ali Bongo pour un troisième mandat présidentiel. Cette prise de pouvoir militaire remet en question la légitimité des institutions démocratiques et souligne la fragilité de la démocratie dans le pays.
Le coup d’État au Gabon s’ajoute à une série d’autres incidents similaires sur le continent. Au Niger, au Burkina Faso, au Soudan, en Guinée et au Mali, les présidents « légitimes » ont été destitués par des militaires, créant un climat d’instabilité et de violences.
Un chaos politique et social
Les pays touchés par les coups d’État sont souvent plongés dans le chaos politique et social. Les institutions démocratiques s’effondrent, la violence et les violations des droits de l’homme augmentent, et la confiance des citoyens dans leurs dirigeants est ébranlée.
Le Conseil africain de paix et de sécurité, en tant qu’organe régional, est confronté au défi de prévenir, gérer et résoudre les conflits produits par ces prises de pouvoir militaires. En imposant des sanctions aux pays en violation des principes démocratiques et des droits de l’homme, le Conseil tente de restaurer la stabilité et la paix en Afrique.
La CEEAC se démarque de la stratégie de la CEDEAO
La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a condamné le coup d’État au Gabon et a appelé au retour de l’ordre constitutionnel dans ce pays. Déclaration faite par les Etats membres de cette communauté dans un communiqué publié le 30 août. Ce premier acte posé par la CEEAC se présente comme une démarche plus stratégique à la limite conciliante contrairement à leurs homologues de la CEDEAO qui avaient employé la méthode forte contre le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger.
Plus conciliant, la CEEAC déclare « suivre avec une profonde préoccupation l’annonce faite par les forces de défense et de sécurité, hier mercredi, relative à leur prise de pouvoir. […] La Commission de la CEEAC condamne fermement le recours à la force comme voie de résolution des conflits politiques et d’accès au pouvoir », a indiqué le communiqué.
La Commission de la CEEAC a en outre appelé le peuple gabonais au dialogue « pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».