Disparités économiques régionales en 2021 : le HCP révèle des écarts significatifs
Dans une note d’information publiée par le Haut Commissariat au Plan (HCP), les résultats des comptes régionaux de l’année 2021 au Maroc révèlent une croissance économique disparate entre les différentes régions du pays.
Selon les chiffres du HCP, l’économie nationale a enregistré une croissance de 8% en 2021, après une année 2020 marquée par une profonde récession de 7,2% due à la crise sanitaire. Le produit intérieur brut (PIB) s’est élevé à 1244,9 milliards de dirhams (DH) en volume, tandis qu’en valeur, il a atteint 1274,7 milliards de DH, enregistrant une hausse de 10,6%.
La croissance économique régionale a mis en évidence des disparités significatives. Quatre régions du Maroc ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale de 8% : Fès-Meknès (12,7%), Béni Mellal-Khénifra (10,4%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,7%) et Marrakech-Safi (8,5%). En revanche, les huit régions restantes ont enregistré des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale, allant de 4,2% dans la région de Guelmim-Oued Noun à 7,9% dans la région de Casablanca-Settat.
En ce qui concerne la contribution régionale à la création du PIB en valeur, la région de Casablanca-Settat représente près d’un tiers (32,2%) du PIB national. Les régions de Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont généré un peu plus d’un quart (26,4%) de la richesse nationale, avec respectivement 15,9% et 10,5%. Cinq autres régions ont contribué à hauteur de 33,5% au PIB national : Fès-Meknès (8,2%), Marrakech-Safi (7,9%), Souss-Massa (6,2%), Béni Mellal-Khénifra (5,9%) et l’Oriental (5,3%). Les trois régions du sud et la région de Drâa-Tafilalet ont représenté seulement 7,7% de la création du PIB en valeur.
La note met également en évidence la répartition du PIB régional par secteur d’activité. Les activités primaires (agriculture et pêche) ont contribué à hauteur de 12% au PIB national en 2021. La région de Fès-Meknès affiche la plus grande part de contribution de ce secteur, avec 25,3% de son PIB. Les activités secondaires (industrie manufacturière, mines, électricité, etc.) représentent 25,8% du PIB national, avec des régions comme Casablanca-Settat (37,4%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (33,3%) affichant des parts supérieures à la moyenne nationale. Dans cette dynamique, les activités tertiaires (services marchands et non marchands) ont créé plus de la moitié (51,9%) de la richesse nationale, avec des régions comme Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued-Ed-Dahab, Rabat-Salé–Kénitra et Marrakech-Safi ayant une forte dominante des activités de services.
En termes de disparités régionales, la note révèle que certaines régions concentrent la création de richesse dans certains secteurs d’activité. Par exemple, sept régions ont généré plus de quatre cinquièmes de la valeur ajoutée du secteur primaire, tandis que Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont contribué à près de 60% de la valeur ajoutée nationale du secteur secondaire. De plus, les dépenses de consommation finale des ménages présentent également des disparités importantes entre les régions.