Kenya: la police disperse des opposants bloquant l’accès aux bureaux de vote
Des échauffourées ont éclaté jeudi matin dans plusieurs bastions de l’opposition au Kenya entre forces de sécurité et manifestants qui ont érigé des barricades et tenté pour certains de bloquer l’accès aux bureaux de vote de la présidentielle, ont rapporté des journalistes de l’AFP.
Dans le bidonville de Kibera, à Nairobi, la police est intervenue à coup de gaz lacrymogènes et a tiré en l’air pour disperser des manifestants qui essayaient d’empêcher l’accès à plusieurs bureaux de vote, a constaté un photographe de l’AFP. Des scènes similaires ont eu lieu dans un autre bidonville de Nairobi, Mathare, ainsi qu’à Kisumu et Migori, des villes de l’ouest, autant de bastions de l’opposant Raila Odinga, qui a appelé à boycotter le scrutin. A Siaya et Homa Bay, toujours dans l’ouest, la police était engagée dans des confrontations sporadiques avec des groupes de jeunes ayant placé des barricades sur les principaux axes routiers, interdisant toute circulation.
« Nous n’irons pas voter. Ça ne nous intéresse pas car nous savons déjà qui va gagner. C’est une parodie d’élection« , a déclaré à l’AFP Jackson Otieno, à Siaya. Raila Odinga avait appelé mercredi ses partisans à ne pas aller voter et à rester chez eux ou à participer à des prières collectives à l’écart des bureaux de vote. Mais certains d’entre eux ont passé outre cet appel à la retenue et ont érigé des barricades dès les premières heures de la journée. La ville de Kisumu englobe trois circonscriptions et, plus de trois heures après l’ouverture des bureaux de vote, à 06H00 (03H00 GMT), seuls huit bureaux étaient ouverts sur plus de 450, un nombre important d’employés de la commission électorale ne s’étant pas présentés, selon des responsables de la commission électorale sur place.
Ailleurs dans le pays, y compris dans les zones acquises au président sortant Uhuru Kenyatta, la participation semblait en très forte baisse par rapport au scrutin du 8 août, dont l’invalidation par la justice a conduit à l’organisation de la présidentielle de jeudi.
AFP