« Rabat sans ma voiture »: une expérience inédite pour des villes plus durables
Vivre le temps d’une journée le paisible sentiment de déambuler dans les artères de Rabat sans la nuisance sonore des klaxons, ni le stress subi par la congestion du trafic motorisé, est une expérience des plus intéressantes.
Et c’est à travers l’initiative « Rabat, sans ma voiture » que la ville des Lumières offre aux Rbatis ce plaisir de sillonner le centre ville et de profiter autrement de ses espaces publics et ses rues.
A pieds ou à bord de tout moyen écologique, les citoyens profitent de cette occasion exceptionnelle afin de se déplacer librement et respirer de l’air moins pollué. Une action qui encourage tout un chacun à adopter une mobilité urbaine plus douce et plus engagée. Dans le but de hisser la ville de Rabat au sommet des cités à la conduite verte, l’Association Jeunes du 21è siècle (J21s) a réussi à traduire dans les faits la Journée mondiale des villes sans voiture, célébrée le 22 septembre de chaque année, en instaurant en collaboration étroite avec les autorités locales un circuit prédéfini et fermé aux voituriers.
Effectivement depuis 2017, la capitale célèbre cette journée mondiale sous le signe « Rabat, sans ma voiture », a indiqué le président de l’Association J21s, Aziz Fekkaki, soulignant que « grâce aux efforts déployés par l’Association et le soutien des autorités locales et les médias, Rabat compte désormais parmi les villes mondiales qui célèbrent cette journée comme Paris et Bruxelles ».
Grâce à cette initiative, l’Association vise à consacrer de bonnes pratiques bénéfiques à l’environnement à travers la promotion d’alternatives plus propres aux véhicules thermiques conventionnels. Elle ambitionne aussi de contribuer aux changements des comportements en encourageant l’éco-conduite, le co-voiturage et le transport en commun.
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Au-delà de son aspect écologique à travers la réduction des émissions des GES, la mobilité douce contribue amplement à améliorer la qualité de vie des citoyens. « Se passer de sa voiture en organisant les déplacements est tout à fait possible », a-t-il déclaré à la MAP, estimant que ce geste permet d’une part d’économiser sur le prix du carburant, lequel a un impact négatif sur l’environnement, et d’autre part de contribuer à l’amélioration de la santé des citadins.
Au Maroc, le parc automobile est largement constitué de véhicules à moteur thermique, les plus responsables des émissions du CO2 dans l’atmosphère.
Cette initiative écologique est en effet une action tournée vers la promotion des comportements de mobilité urbaine plus durable, incitant les décideurs à réfléchir à des solutions plus appropriées afin d’évoluer vers une ville plus respectueuse de l’environnement et de la qualité de vie et le bien-être de ses habitants.
Certes, le Royaume s’est engagé sur la voie de la durabilité à bien des égards y compris en matière d’infrastructures modernes liées aux transports de qualité plus respectueux de l’environnement tels que le LGV, le Tramway et les Bus à haut niveau de service (BHNS), dans le souci de favoriser le bien-être de la population urbaine. Sauf que le modèle d’organisation y afférent semble atteindre ses limites.
Dans son rapport sur « la mobilité durable: vers des moyens de transport durables et accessibles » publié en 2021, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a préconisé à cet égard l’encouragement de solutions durables et accessibles (co-voiturage, parking-relais, pistes cyclables), tout en réduisant la dépendance au véhicule particulier.
De telles mesures seront de nature à atténuer le coût environnemental du transport à moteur thermique au Maroc, pays résolument tourné vers le développement des énergies renouvelables et des moyens de transport durables.
Vivement alors cette marche vers l' »inconfort sain » à la découverte des subtilités de la vie et des détails qui enchantent, devant lesquels l’on passe quotidiennement sans y prêter attention une fois à bord de sa propre voiture.
Avec MAP