Al-Haouz : Renaissance, inégalités et défis d’un Maroc aux deux visages

CE QUE JE PENSE

Le Maroc, contrée vibrante de richesses et de contrastes, face au choc sismique en ses entrailles, voit se profiler à l’horizon le défi herculéen de la renaissance d’Al Haouz.

Le challenge est monumental, un appel silencieux à la résurrection, non pas en un pastiche de ce qui fut, mais en une transcendance audacieuse et réfléchie de ses splendeurs d’antan. Parce que, disons-le, le tremblement de terre a laissé des cicatrices profondes, ébranlant non seulement l’architecture corporelle de cette région majestueuse, mais tisonnant également l’âme collective de sa population.

Aujourd’hui, la province d’Al-Haouz, vibrant aux contreforts de l’Atlas, s’apprête à renaître sous l’aile d’un programme Royal de reconstruction ambitieux.

En effet, en écho à la sagacité Royale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un plan ambitieux, aux dimensions quasi-pharaoniques, s’ourdit dans l’ombre. Ce programme, doté d’une générosité financière à la hauteur des montagnes du Haut Atlas, cherche à raviver la flamme vacillante des régions, jadis éclipsées, dorénavant propulsées sous les projecteurs de la renaissance.

Mais au cœur de ces initiatives grandiloquentes, une question demeure, vibrante et impérieuse : Que faire de toutes ces inégalités sociales ? Car n’oublions surtout pas que ces montagnes tremblantes esquissent non seulement la cartographie d’une terre en souffrance, mais aussi celle d’un Royaume oscillant entre faste moderne et dénuements ancestraux.

Dans ce paysage, où la tragédie se mêle à la majesté, le séisme n’a pas seulement éveillé la crainte, il a également révélé, avec une acuité déconcertante, les fragilités d’un modèle de développement où les lumières de la prospérité ne parviennent pas à éclairer les recoins de l’ombre.

Ainsi la tragédie, sévère et implacable, n’est autre qu’une sonnette d’alarme, vibrant non seulement dans les profondeurs de la terre, mais également dans les abysses de nos consciences. Car le véritable séisme n’est pas tant géologique que moral, éthique, un appel strident à l’introspection et à l’action significative.

Oui, la tragédie sismique qu’a connue Al-Haouz n’a pas uniquement révélé les failles terrestres, mais aussi et surtout les fractures sociales et les écarts de développement flagrants au sein du tissu marocain. Cette terre, riche de traditions et d’histoires, semble avoir été laissée en marge, témoin silencieux des progrès qui fleurissent ailleurs dans le Royaume. Le séisme a mis en lumière, de manière abrupte et douloureuse, cette réalité d’inégalités latentes.

Pourtant rappelons-nous, en 2017, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans un discours aux échos visionnaires, avait déjà esquissé les contours de ces défis titanesques, soulignant les inégalités et les aspirations inassouvies des citoyens de notre Maroc. De ce constat Royal, la nécessité de repenser l’urbanisme rural, de tisser des liens indéfectibles entre villes et campagnes, était déjà perceptible comme une étoile au firmament de la politique nationale. Sauf que l’action politique ne répond malheureusement à l’appel que dans l’urgence.

L’écho du séisme d’Al-Haouz, sévère et impitoyable, semble aujourd’hui réverbérer ces préoccupations royales. Il dessine un paysage où les fractures ne sont pas simplement tectoniques, mais également sociales et économiques, inscrites dans le sol et dans les âmes.

Le tremblement de terre n’a pas simplement fissuré les murs, il a déchiré le voile, révélant un tableau poignant de disparités. À l’ombre des métropoles fulgurantes, des villages et des douars perdus dans l’étreinte des montagnes, semblent figés dans un temps immémorial, la précarité en héritage, l’avenir en question.

C’est dire que la symphonie de la reconstruction, celle qui résonnera dans les vallées d’Al-Haouz, doit être plus qu’une mélodie de briques et de mortier. Elle doit être un hymne de renouveau, une ode à un développement équilibré, inclusif, où chaque note serait un écho d’espoir, chaque harmonie un signe de prospérité partagée.

Par ailleurs, le désenclavement des territoires doit être conçu non comme un simple projet d’ingénierie, mais comme une ouverture, un dialogue renouvelé entre les cités lumineuses et les hameaux ombragés. Et au cœur de cette entreprise pharaonique, une attention inébranlable doit être accordée à l’éradication des inégalités, à la construction d’un Maroc où la justice sociale serait la pierre angulaire de chaque initiative.

En somme, Al-Haouz, dans son dénuement actuel, est appelé à être le phare qui guide vers un Maroc renouvelé, où la résilience n’est pas qu’un mot, mais une symphonie vibrante, un hymne qui traverse des sommets enneigés aux rues vibrantes de Casablanca.

Al-Haouz, dans son épreuve, doit être le canevas sur lequel le Maroc peut peindre une vision nouvelle. Une vision qui ne se limite pas à la reconstruction physique, mais qui est ancrée dans une compréhension profonde de la gouvernance inclusive, solidaire et juste.

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