Moussem d’Assilah: Des experts débattent des relations entre le nouveau Sud et l’Europe
Des experts et chercheurs ont débattu, lundi soir à Assilah, des relations entrecroisées entre le nouveau Sud et l’Europe, à la lumière des nouveaux défis géopolitiques.
Organisée par la Fondation du Forum d’Assilah, en partenariat avec le Policy Center for the New South (PCNS), en marge de la 44è édition du Moussem culturel international d’Assilah, cette rencontre, placée sous le thème « fragmentation géopolitique, climat, migration et sécurité alimentaire: le nouveau Sud face aux crises multidimensionnelles”, a traité de la situation économique et géopolitique des pays du Sud, ainsi que du nouveau contexte de mondialisation accélérée qui impose d’amorcer une réinvention dans les constellations internationales.
Ce nouveau contexte géopolitique, marqué par un basculement des puissances, impose désormais aux pays du Sud d’établir de nouveaux partenariats pour faire face aux défis géopolitiques actuels, ont indiqué les participants.
A ce titre, le chercheur au PCNS, Hamza M’jahed, a souligné la nécessité de faire une distinction entre les pays du Sud, notamment les pays émergents considérés parmi les plus polluants comme la Chine et l’Inde, et ceux qui sont moins avancés, affirmant que l’Afrique n’est responsable que de 3,8 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde et pourtant, les pays du continent subissent de plein fouet les effets dévastateurs du changement climatique. L’approche adoptée face aux changements climatiques diffère entre l’Europe et l’Afrique, a fait savoir M. M’jahed, notant qu’à l’heure où l’Afrique cherche à renforcer sa résilience et retrouver ses trajectoires de développement, l’Europe s’efforce à consolider son leadership géopolitique et en économie verte et à atteindre la sécurité énergétique.
Il a, en outre, exhorté les pays du continent africain à bâtir des nouveaux modèles qui reposent sur des restrictions à l’exportation des matières premières, à accroître la valeur ajoutée locale et à rechercher des alternatives pour le financement de la transition énergétique.
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Pour sa part, la chercheuse au PCNS, Amal El Ouassif, a mis l’accent sur l’évolution des concepts de « migration climatique » et de « réfugié climatique », depuis leur émergence dans les années 1980, soulignant la nécessité de prendre en considération la divergence des contextes locaux, pour une meilleure résilience des communautés face aux changements climatiques, à travers la promotion de l’investissement durable dans ce domaine. De son côté, l’économiste au PCNS, Ahmed Ouhnini, a indiqué que la sécurité alimentaire, qui a souvent été à l’épreuve des crises politiques et des guerres, s’est fragilisée par les crises sanitaires (Covid-19…), les chocs économiques (crises, inflation, taux d’intérêt élevés…), et le changement climatique.
Organisée à l’initiative de la Fondation du Forum d’Assilah, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette édition, qui se poursuit jusqu’au 26 octobre, est marquée par l’organisation de plusieurs colloques, dans le cadre de la 37è édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad, avec la participation d’environ 300 experts.
Avec MAP