Le Maroc à l’aube de 2030 : L’écart entre les ambitions Royales et la réalité du terrain
CE QUE JE PENSE
Le Maroc se tient devant des défis d’envergure, des défis qui façonnent l’avenir de la nation, des défis qui exigent vision et détermination, des défis titanesques qui dessineront les contours de son avenir et sculpteront son destin en tant que nation prospère et équitable.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans ses discours et messages éclairés et visionnaires, trace avec constance la voie à suivre pour notre pays. Cependant, un gouffre béant sépare parfois ces aspirations Royales des réalités du terrain : la mise en œuvre ne suit toujours pas la cadence royale à notre grand malheur. Ainsi, Pour transformer ces rêves en réalités tangibles, le Royaume a besoin d’équipes de gouvernance exceptionnellement performantes, prêtes à relever les défis complexes de notre époque.
Parmi les enjeux majeurs qui nous attendent, la généralisation de la protection sociale, l’élargissement de l’aide sociale directe, la reconstruction d’Al-Haouz, la réforme de la Moudawana sans parler de la Coupe du Monde. Autant de projets ambitieux qui requièrent des dirigeants compétents pour les matérialiser et les mener à bien. Car, si le Roi Mohammed VI, en grand visionnaire perspicace, esquisse les contours de ces chantiers sociaux et pose les grandes lignes à suivre, leur réalisation dépend, en fin de compte, de ceux qui doivent les mettre en œuvre et les réaliser sur le terrain.
Les ambitions sociales et les défis de la mise en œuvre
Au sein des initiatives lancées par le Royaume ces dernières années, la réforme de la Moudawana est l’un des chantiers sociaux les plus significatifs. Initialement lancée en 2004 et récemment revigorée, cette réforme, qui se distingue comme une avancée sociale majeure, est un exemple concret de la volonté du Maroc de moderniser le pays et de l’aligner sur les valeurs progressistes du 21e siècle. Certes cette réforme représente un pas essentiel vers un Maroc moderne et égalitaire mais les aspirations à l’égalité des genres sont confrontées à des défis socioculturels profondément enracinés. Le momentum actuel est donc favorable, car de nombreuses jeunes générations aspirent à cette égalité. Par ailleurs, sa mise en œuvre exige une coordination et une exécution efficaces, ainsi qu’une sensibilisation et une éducation continues pour surmonter les résistances.
Sur un autre volet, la généralisation de la protection sociale, notamment, incarne une révolution sociétale et constitue un autre pilier essentiel de cette vision Royale. En garantissant un accès équitable aux soins de santé, à l’éducation et aux prestations sociales pour tous les Marocains, elle façonne un État social robuste où chaque citoyen peut vivre dignement et en sécurité financière.
D’autant plus que l’aide sociale directe représente également un pilier central de cette vision. Son extension à une part plus large de la population constitue un filet de sécurité vital pour les plus vulnérables, favorisant la stabilité sociale. Cette initiative ne constitue pas seulement une mesure d’urgence, mais également un investissement dans l’avenir du Maroc. Elle crée un climat de confiance et de stabilité sociale, des éléments essentiels pour le développement économique et la consolidation de la démocratie. Cependant, cette transformation nécessite des équipes hautement performantes pour gérer judicieusement les ressources et surmonter les obstacles bureaucratiques.
Un autre défi majeur qui attend le Maroc est la reconstruction d’Al-Haouz. Le séisme qui a secoué la région a laissé des cicatrices profondes, tant matérielles qu’émotionnelles. Les autorités locales et nationales ont réagi rapidement, mais maintenant il est temps de passer à l’action. Les zones touchées, souvent désignées comme des « zones éloignées« , devront être reconstruites de manière à offrir de meilleures conditions de vie aux habitants. Al Haouz, après 2023, ne devrait plus ressembler à ce qu’il était auparavant. Cette reconstruction est un défi colossal, mais aussi une opportunité de revitaliser ces régions et d’améliorer la qualité de vie de leurs habitants.
Et pour finir en beauté, 2030, sera une année charnière pour le Maroc. Elle s’annonce avec la promesse de l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA, et le Royaume, partie du trio organisateur, en partenariat avec trois nations latino-américaines, se prépare à accueillir ce spectacle sportif mondial après cinq tentatives infructueuses. Il s’ouvrira donc au monde entier, attirant les feux des projecteurs sur son sol et devenant le centre d’attention du monde du football. Cette compétition, suivie par des milliards de personnes dans près de 200 pays, revêt une portée symbolique considérable en tant que pont entre l’Afrique et l’Europe, l’Islam et la chrétienté, le Sud et le Nord. C’est un véritable accomplissement pour le Maroc, et un moment de fierté pour la nation.
Cependant, ce défi colossal est à double tranchant. Il offre une opportunité unique de montrer la grandeur du Maroc au monde entier, mais il exige également une planification minutieuse, une gestion efficace et des infrastructures de classe mondiale. Le pays doit être prêt à accueillir des hôtes du monde entier et à garantir leur sécurité et leur confort. Cela ne sera possible que grâce à une gouvernance performante et à la coordination de tous les acteurs concernés.
Gouvernance et réalisations au cœur des enjeux sociaux
La réalisation de ces ambitions repose sur la performance de ceux qui gouvernent. Bien entendu, le Royaume dispose des atouts nécessaires pour relever ces défis et faire progresser la société vers plus d’égalité, de modernité et de prospérité. Toutefois, il appartient désormais à nos institutions et à notre société de travailler ensemble pour concrétiser ces aspirations et faire du Maroc, en 2030, une réalité épanouissante et prometteuse. Le chemin peut être difficile, mais la volonté et la compétence peuvent transformer les rêves en réalité.
Néanmoins, pour que ces projets ambitieux et ces chantiers sociaux atteignent leur plein potentiel et se transforment en réussites tangibles, il est impératif que nos gouvernants et dirigeants, à tous les niveaux de responsabilité, se mettent en action. Chacun d’entre eux, s’il est animé par un patriotisme profond et sincère, doit traduire concrètement, sans le moindre laxisme, les grandes initiatives prises par le Souverain. Tous se doivent de garantir une gouvernance transparente et équitable. En plus, le suivi et l’évaluation continus de ces projets sont essentiels pour assurer leur réussite à long terme.
La vision Royale doit être la boussole qui guide chaque action, chaque décision. Par contre, la transparence, le sérieux, l’efficience et la responsabilité doivent être les fondements de cette gouvernance, assurant ainsi que chaque dirigeant soit responsable de la réalisation des objectifs fixés.
De plus, notre pays est confronté à des contraintes économiques et budgétaires importantes, notamment la pression sur les finances publiques, la dette croissante, et la nécessité de concilier les besoins sociaux avec la viabilité économique à long terme. Ces contraintes financières peuvent parfois limiter la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des initiatives sociales ambitieuses, malgré sa volonté politique.
Or ces défis ne sont que la face visible de l’iceberg. Le Maroc doit également faire face à des défis structurels qui entravent la réalisation des ambitions royales. Une coordination renforcée entre les différents niveaux de gouvernement et institutions est indispensable pour assurer une exécution efficace des projets nationaux, tout en tenant compte des besoins variés à l’échelon local où les besoins spécifiques peuvent varier considérablement.
En plus, la corruption et l’inefficacité au sein de certaines institutions demeurent des préoccupations majeures, sapant la confiance du public et décourageant les investissements, nationaux et étrangers, qui pourraient dynamiser la croissance économique.
Il est donc primordial de reconnaître que la réalisation des objectifs sociaux et économiques requiert du temps, de la persévérance et des ajustements constants. Les attentes initiales de transformations rapides peuvent parfois susciter de la déception lorsque les résultats ne sont pas immédiats. Mais pour concrétiser ces aspirations, il est impératif que les actions sur le terrain suivent le rythme des discours et des plans tracés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
En fin de compte, le Maroc est à un carrefour de son histoire, avec d’ambitieuses aspirations sociales et économiques. La mise en œuvre réussie de ces initiatives dépendra de la capacité du pays à surmonter les obstacles qui se dressent sur son chemin. En dépit des défis, le Royaume dispose d’atouts majeurs, notamment une vision Royale solide, une population jeune et dynamique, et un potentiel économique considérable. Si ces atouts sont pleinement exploités et que les réformes nécessaires sont mises en œuvre de manière efficace, le Maroc peut réaliser son plein potentiel et devenir un modèle de développement pour la région et au-delà. La clé du succès réside dans la gouvernance compétente, la mise en œuvre efficace et la poursuite déterminée de la vision Royale. Bien évidemment, le pays est confronté à des défis colossaux, mais il est également porteur d’un espoir d’avenir meilleur pour tous ses citoyens. Il est temps de transformer cette vision en réalité.