La traite des êtres humains, 3e commerce illégal lucratif mondial
Aujourd’hui encore, un fléau insidieux perdure, une ombre sur la conscience de l’humanité. La traite des êtres humains, l’une des formes les plus anciennes et les plus viles de criminalité, se révèle être la troisième activité illégale la plus lucrative au monde. C’est une réalité que le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, rappelle de manière poignante lors d’une conférence à Vienne, en Autriche, sur la lutte contre ce phénomène universel.
La tragédie humaine se dévoile dans des chiffres alarmants : 49,6 millions de personnes, contraintes de travailler ou de se marier chaque jour, soit une augmentation de 25% par rapport à 2016. Des vies éclipsées par l’exploitation sexuelle, le travail forcé, le mariage forcé, le trafic de drogue, la servitude domestique, le prélèvement d’organes, et d’autres horreurs. C’est le récit de millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui endurent un calvaire que l’on peine à imaginer.
L’ampleur de cette tragédie n’épargne aucune région, et l’Europe n’est pas immunisée. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la traite des êtres humains génère un bénéfice faramineux de près de 3 milliards de dollars par an pour les groupes criminels dans cette partie du monde. Une réalité que l’ONUDC qualifie de « marché considérable pour les criminels qui profitent des personnes les plus marginalisées. »
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Au XXIe siècle, la traite des êtres humains continue de prospérer, en particulier lorsque des conflits armés, des récessions économiques, des urgences sanitaires, l’insécurité alimentaire, les catastrophes liées au changement climatique et d’autres crises humanitaires exacerbent les vulnérabilités préexistantes. Les formes d’exploitation et les techniques utilisées par les criminels évoluent sans cesse. La technologie a amplifié ce fléau, avec des forums en ligne, des applications de médias sociaux et des sites web utilisés pour recruter, faire de la publicité et vendre des victimes.
Les réfugiés et les migrants, fuyant les persécutions ou la violence à la recherche d’une vie meilleure, sont particulièrement vulnérables, tant dans leur pays d’origine que dans les pays d’accueil, tout au long de leur périple. Les chiffres glaçants révèlent que les enfants représentent un tiers de toutes les victimes détectées, une réalité qui laisse le monde consterné.
Les femmes représentent 70%
Les femmes et les jeunes filles sont touchées de manière disproportionnée, représentant plus de 70% de toutes les victimes identifiées à travers le globe. Elles sont principalement victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle et de mariage forcé, tandis que les hommes et les garçons constituent la majorité des victimes de la traite à des fins de travail forcé.
La traite des êtres humains, selon Türk, n’est pas simplement un problème de droits de l’homme en raison des abus commis contre les victimes, mais parce que les personnes déjà en situation de grande vulnérabilité sont les plus exposées.
Pour lutter contre ce crime, il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes. Cela implique de réduire la demande de traite dans les chaînes de valeur mondiales, de réglementer la conduite des entreprises et d’intégrer la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme dans les processus de passation de marchés. De plus, il est crucial de garantir l’assistance, la protection, l’accès à la justice et les voies de recours pour les victimes, indépendamment de leur statut de résidence ou de leur volonté de coopérer avec les agences de justice pénale.
Ce n’est donc qu’en unissant nos forces à travers des stratégies coordonnées et flexibles que nous pourrons espérer un jour éradiquer ce fléau et offrir un avenir meilleur à ceux qui en sont prisonniers.