OMTPME : 51,2% des femmes gagnent moins de 2.800 DH
Dans le paysage en perpétuelle évolution du monde du travail, l’égalité des sexes est devenue un enjeu crucial. Le rapport annuel 2023 de l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (OMTPME) nous plonge au cœur de cette réalité, dévoilant des disparités de genre marquantes en matière d’emploi et de salaires au Maroc.
Dans les détails, les inégalités salariales sont plus prononcées dans les tranches de revenus modestes. Selon les données de l’OMTPME, 51,2% des femmes employées gagnent un salaire inférieur à 2.800 DH, tandis que pour leurs homologues masculins, ce chiffre est légèrement inférieur à 40,5%. Ces statistiques, issues d’un échantillon massif de 4.456.503 salariés, dont 1.463.032 femmes, dévoilent un enjeu pressant.
Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. Les disparités s’atténuent à mesure que les salaires augmentent. Dans les grandes entreprises, par exemple, 14% des employées femmes gagnent plus de 10.000 DH, une proportion qui se rapproche des 15,5% pour leurs homologues masculins. Ces disparités se resserrent également dans d’autres types d’entreprises, oscillant entre 3% et 9% pour les femmes et entre 3% et 8% pour les hommes.
Au-delà des chiffres, ce rapport révèle des variations significatives selon les régions. Rabat-Salé-Kénitra mène la danse, avec une proportion de travailleurs féminins atteignant 40% de l’effectif total, suivie de près par Fès-Meknès (38,9%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (38,2%), et Laâyoune-Sakia El Hamra (17,4%). En matière de rémunération, Casablanca-Settat se distingue en affichant la plus grande proportion d’employées femmes gagnant moins de 4.000 dirhams, à hauteur de 36%. Ailleurs, ces proportions varient considérablement, oscillant de 3,1% à 19,5%. D’un autre côté, 33,1% des employés masculins de la région de Casablanca-Settat perçoivent plus de 4.000 DH, tandis que cette proportion grimpe à 40,3% dans la région de Dakhla-Oued Eddahab.
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La région de Béni Mellal-Khénifra détonne avec la plus forte proportion d’employés hommes gagnant moins de 4.000 DH, atteignant près de 93% de l’effectif total. Une statistique encore plus saisissante est que cette proportion atteint presque 97% pour les employées femmes travaillant dans la région de Drâa-Tafilalet.
Pour ce qui est des secteurs d’activité, le rapport met en évidence une présence significative des femmes dans les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale, où elles représentent 71,4% de l’effectif total, ainsi que dans l’enseignement (69,5%).
Il est également révélateur de noter que la part des employés, indépendamment du genre, travaillant dans le secteur de la production d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné, ainsi que dans les activités financières et d’assurances, est plus élevée parmi les tranches de salaires supérieures à 10.000 dirhams, avec des proportions respectives de 33,1% et 47,9%.