Chômage, la situation est devenue alarmante
Par Camélia Benaïssa
La situation du marché du travail au Maroc est de plus en plus préoccupante. Entre baisse de l’activité et de l’emploi et hausse du chômage et du sous-emploi, les chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) concernant le marché de l’emploi au troisième trimestre de l’année, montrent une dégradation significative de la situation et sont, pour ainsi dire, inquiétants.
Le taux d’activité a baissé de 0,8 point, passant de 44% à 43,2%. Cette baisse a été plus prononcée en milieu rural (-2,9 points) qu’en milieu urbain (-0,9 point).
Le taux d’emploi a baissé de 1,6 point, passant de 39% à 37,4%. Cette baisse a été plus marquée en milieu rural (-2,9 points) qu’en milieu urbain (-0,9 point).
Le nombre de chômeurs a augmenté de 248.000 personnes, passant de 1.378.000 à 1.625.000 personnes. Le taux de chômage a ainsi augmenté de 2,1 points, passant de 11,4% à 13,5%.
Le volume de sous-emploi a augmenté de 94.000 personnes, passant de 911.000 à 1.005.000 personnes. Le taux de sous-emploi a ainsi augmenté de 1,1 point, passant de 8,5% à 9,6%.
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Il est évident que cette dégradation aura des conséquences importantes sur les ménages marocains, notamment en termes de pauvreté et de précarité. Elle pèsera également sur la croissance économique du pays.
Cette situation alarmante est le résultat de plusieurs facteurs, notamment la crise économique mondiale, les nombreuses crises géopolitiques, et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Mais, la conjoncture à elle seule n’explique pas cette grande dégradation que connaît le marché de l’emploi dans notre pays. C’est aussi le résultat d’une gouvernance économique fragile, pas encore assez parée pour la prévention et la correction des déséquilibres et autres crises qui sont devenus monnaie courante dans le monde d’aujourd’hui.
Alors que le gouvernement voulait faire de l’emploi son cheval de bataille, le chômage est devenu son talon d’Achille.
Pour remédier à cette situation, inédite depuis l’an 2000, le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence, rigoureuses et efficientes. Et ainsi, améliorer la croissance économique qui reste le pivot de la création d’emplois.
L’amélioration de la situation nécessitera certainement un engagement politique fort et un effort financier important pour créer un marché du travail plus dynamique et plus inclusif, et ainsi améliorer les conditions de vie des 1.625.000 Marocains qui sont aujourd’hui au chômage.