Skhirate: Une responsable onusienne souligne l’urgence de combler les lacunes dans la mise en œuvre de la protection des droits humains des migrants
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour les Migrations, Louise Arbour a souligné, lundi à Skhirate, l’urgence de combler les lacunes dans la mise en œuvre de la protection des droits humains des migrants.
« Ces lacunes ne sont pas une notion abstraite, leurs conséquences réelles sont ressenties par de nombreux migrants qui, malgré leur statut régulier, continuent à faire face à des obstacles systémiques quand ils tentent d’accéder à l’emploi », a affirmé Mme Arbour dans une allocution à l’ouverture des travaux de la « Retraite régionale sur la Migration ». Il est important de saisir l’opportunité du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui devra être adopté en 2018, pour aborder la migration sous tous ses aspects, « comme un phénomène global dans lequel la mobilité interrégionale demeure la forme prédominante et dans lequel la migration sud-sud va crescendo », a-t-elle souligné, en plaidant pour que ce Pacte tienne compte des droits humains de tous les peuples, « quel que soit leur statut migratoire ». L’immigration, a-t-elle expliqué, est un pilier fondamental du développement économique et social et du développement durable, autant dans les pays d’origine que dans les pays de destination, faisant remarquer que la problématique de la migration requiert un « très haut niveau » de coordination et de cohérence, ainsi qu’une réponse intégrée et inclusive. Mme Arbour a, dans ce sens, salué l’engagement « soutenu » de la diplomatie marocaine envers les efforts collectifs en matière de migration internationale.
Elle a, par ailleurs, fait remarquer qu' »aucun Etat, confronté à un phénomène aussi complexe et vaste que celui de la mobilité humaine, ne peut agir seul », estimant que la facilitation d’une migration bien ordonnée exige une approche globale reflétant l’étroite interdépendance politique, économique et sociale entre les Etats.
Etalée sur trois jours (du 30 octobre au 1er novembre), cette Retraite a pour objectif d’élaborer, avant le prochain Sommet de l’Union africaine, un « agenda africain sur la migration » qui se déclinera en feuille de route africaine. La Retraite, qui rassemble les Etats africains, permettra d’entamer les consultations avec les Etats et les structures concernées afin de préparer cet agenda. Il s’agit également de déconstruire les idées reçues au sujet des migrations en Afrique et de présenter un diagnostic fidèle à la réalité du phénomène et des recommandations concrètes pour élaborer une politique commune africaine. La Retraite régionale est marquée par la participation de représentants issus de divers milieux, notamment des représentants gouvernementaux d’Etats africains, de différentes structures de l’UA (la Commission de l’UA, les communautés économiques régionales), d’organisations internationales comme l’ONU, l’OIM, la PNUD, UNODC et l’UNHRC, outre des acteurs de la société civile et du monde académique.