Réforme « rapide » du Conseil de sécurité de l’ONU : Que cherche Alger ?
L’Algérie, sur le point de rejoindre le Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent, cherche à pousser une réforme accélérée de cette institution. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, espère ainsi influencer l’approche du Conseil de sécurité sur la question du Sahara, en soutenant les séparatistes du Polisario. Cette volonté de changement suscite des interrogations sur les véritables intentions d’Alger.
L’Algérie deviendra bientôt membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour un mandat de deux ans, aux côtés du Mozambique et de la Sierra Leone. Mais le président algérien Abdelmadjid Tebboune pousse à une réforme rapide de cette instance. Il espère changer l’attitude du Conseil de sécurité sur le Sahara. L’Algérie soutient les séparatistes du Polisario, qui veulent un État indépendant au Sahara marocain.
Tebboune s’est exprimé vendredi lors d’un sommet du « Groupe des Dix » de l’Union africaine (UA) en Guinée équatoriale. Ce groupe est chargé de réformer le Conseil de sécurité et le rôle de l’Afrique dans celui-ci.
Le président algérien, dont le discours a été lu par son ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, a déclaré que la réforme « doit être traitée avec la plus grande urgence, aujourd’hui plus que jamais ». Il a accusé le Conseil de sécurité d’« inertie », d’« impuissance », de « paralysie », de « sélectivité et de discrimination » face aux crises mondiales.
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Tebboune semble être mécontent des dernières résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara, qui proposent une solution réaliste basée sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007. Il veut maintenant déclencher une révolution au sein du Conseil de sécurité, qui, selon lui, ne représente pas correctement les intérêts africains.
L’Union africaine réclame depuis 2005 deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents au Conseil de sécurité. Mais le débat sur l’élargissement du Conseil de sécurité est bloqué parce que les pays africains ne sont pas d’accord sur la question de savoir qui devrait occuper ces sièges.
Difficultés pour la réforme
Au sein de l’Union africaine, il existe des divergences sur la question de qui devrait occuper les sièges permanents réclamés depuis 2005. Certains pays africains souhaitent que ces sièges soient occupés par des puissances régionales telles que l’Afrique du Sud, le Nigeria ou l’Égypte, tandis que d’autres préconisent une représentation collective de l’Afrique. De plus, le « G4 », composé de l’Allemagne, du Japon, du Brésil et de l’Inde, plaide pour un élargissement plus global du Conseil de sécurité. Toutefois, les membres permanents actuels s’opposent à un partage de leur pouvoir, les États-Unis étant fermement opposés à toute augmentation du nombre de membres permanents.
Abdelmadjid Tebboune fait pression pour que les réformes souhaitées se mettent en place de manière « immédiate ». Il considère ces changements comme une nécessité pour représenter au mieux les intérêts africains et pour contourner l’influence des membres permanents actuels.
Toutefois, les membres permanents actuels du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Russie et Royaume-Uni) ne souhaitent pas partager leur pouvoir. En fait, les États-Unis s’opposent fermement à toute augmentation du nombre de membres permanents.
Tebboune, qui se considère comme un grand leader, exige des réformes « immédiates ».