Accusée de « gaspillage », la pression s’accentue sur Casa Aménagement
L’Association marocaine de protection des biens publics demande des comptes et une enquête sur les responsables de la Société de Développement de Casablanca, qu’elle accuse de dilapider des deniers publics pour des montants estimés à des dizaines de millions.
L’Association marocaine pour la protection de l’argent public a adressé une demande au Procureur de la République près la Cour d’appel de Casablanca afin d’accélérer l’enquête préliminaire sur la plainte déposée par cette association. Selon eux, les responsables de la Société de Développement de Casablanca ont gaspillé des dizaines de millions d’argent public.
Dans leur requête adressée au Procureur Général du Roi près la Cour d’Appel de Casablanca, Rue20 rapporte que l’Association des Droits de l’Homme accuse les responsables de la Société de Développement de Casablanca d’avoir utilisé les fonds publics alloués à la réfection du complexe sportif Mohammed V à des fins non autorisées par le Conseil de gestion de la société et sans l’accord des partenaires commandités. De plus, ils affirment que la Société Locale de Développement (SDL), qui bénéficie d’indemnités attribuées de manière arbitraire et excessive, serait également impliquée.
L’association reproche aux responsables d’avoir gaspillé une somme de plus de 95 millions dirhams par le biais de la Société de Développement de Casablanca. Ils soulignent également l’existence de factures illégales et peu fiables, ainsi que la privation du Complexe Sportif Mohammed V de revenus importants liés à l’utilisation de ses installations, sans compensation et en violation de la législation en vigueur pour les associations sportives.
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L’association signale également des soupçons de falsification de billets du Complexe Sportif Mohammed V, entraînant l’interdiction d’accès à deux membres du stade malgré des prestations antérieures, ainsi que le décès d’une prestataire. Ils considèrent ces actions comme une violation des règles et un gaspillage des fonds publics, tout comme la fixation d’indemnités injustifiées pour les employés de la Société de Développement Local et la réalisation de dépenses non justifiées.
Selon l’association, des fausses factures auraient été présentées, émanant de la Société casablancaise de démonstrations et d’activités (SCEA), pour des prestations qui n’auraient en réalité jamais été réalisées, précise la source.
L’Association marocaine pour la protection des fonds publics exprime sa crainte qu’un ralentissement ou une perturbation du processus d’enquête préliminaire ne conduise à une impunité persistante et remette en question le principe constitutionnel de responsabilité et de reddition de comptes. Ils soulignent également que les retards judiciaires entravent la lutte contre la corruption et contredisent les discours des responsables judiciaires sur l’efficacité, la créativité et le respect de l’état de droit.
En se basant sur l’article 120 de la Constitution, qui stipule que les jugements doivent être rendus dans des délais raisonnables et qui constitue une obligation constitutionnelle pour les autorités concernées, ainsi que sur la circulaire n° 1 du directeur du ministère public publiée en octobre 2017, l’Association des Droits de l’Homme a adressé une requête au Procureur Général près la Cour d’Appel de Casablanca. Cette requête vise à intervenir pour accélérer le processus d’enquête préliminaire, garantir l’état de droit, et assurer la justice et la sécurité judiciaire.