Le risque d’une récession plane sur la première économie mondiale en 2024
Les risques qu’une récession frappe l’économie des États-Unis en 2024 sont estimés à 50% dans un contexte de fort ralentissement, marqué notamment par une inflation persistante et la hausse du chômage, estiment des économistes.
Selon la dernière enquête prospective de la National Association for Business Economics (NABE), une série de vents contraires ralentiront le produit intérieur brut (PIB) du trimestre en cours à un rythme de 1,2%, contre un taux annualisé de 5,2% au troisième trimestre.
Cité dans l’enquête, Ellen Zentner, économiste en chef de Morgan Stanley, prévoit un ralentissement encore plus important du PIB, à 1%, entre le 4è trimestre 2023 et celui de 2024.
Parmi plus de 30 économistes interrogés dans le cadre de l’enquête, 1 sur quatre a déclaré qu’il prévoyait désormais une récession, évoquant une probabilité d’au moins 50%.
Ces prévisions interviennent alors que l’inflation ne ralentit pas aussi rapidement que la Banque centrale américaine (Fed) l’espérait et reste bien au-dessus de l’objectif des banquiers centraux de 3,2%. Il s’agit d’une tendance qui va probablement se maintenir au cours de l’année à venir, selon l’enquête.
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Dans ce cadre, des économistes interrogées par la NABE s’attendent à un nouveau ralentissement de l’inflation sous-jacente, à l’exception des coûts alimentaires et énergétiques, mais excluent le fait qu’elle va atteindre l’objectif de 2% fixé par la Fed avant la fin de l’année 2024.
Vendredi dernier, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, s’est opposé aux espoirs croissants de Wall Street concernant une baisse des taux d’intérêt au premier semestre 2024.
Le comité de politique monétaire de la Fed agit avec prudence, a indiqué Powell alors que les coûts d’emprunt sont à leur plus haut niveau depuis 22 ans en vue de juguler l’inflation. Il a même laissé ouverte la possibilité de procéder à de nouvelles hausses.
« Il serait prématuré de conclure avec certitude que nous avons atteint une position suffisamment restrictive, ou de spéculer sur le moment où la politique pourrait être assouplie« , a-t-il déclaré à Atlanta. « Nous sommes prêts à resserrer davantage notre politique si cela est nécessaire« , a ajouté le patron de la banque centrale américaine.
La Fed a augmenté de manière agressive les taux d’intérêt de près de zéro en mars 2022 à plus de 5% en juillet.
Le ralentissement de l’économie américaine et la baisse du taux d’inflation avaient nourri les espoirs des investisseurs de voir la banque centrale commencer à réduire ses taux dès mars.
Avec MAP