COP 23 : La Proclamation d’action de Marrakech, une base pour l’irréversibilité de la dynamique climatique
La proclamation de Marrakech pour l’Action en faveur du climat et du Développement Durable, adoptée l’année dernière à l’issue de la 22-éme session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (7-18 novembre 2016), consacre l’irréversibilité de la dynamique climatique, balisant ainsi le chemin pour la prochaine COP23 prévue du 6 au 17 novembre à Bonn, en Allemagne.
Cette proclamation marque le virage vers une nouvelle ère de mise en œuvre et d’action sur le changement climatique et le développement durable, confortée par un engagement ferme des chefs d’État, les chefs de gouvernement et les délégations du monde entier ayant pris part à la COP22, grand-messe du climat tenue sur terre marocaine.
En vertu de ce document, ils s’engagent à perpétuer l’élan extraordinaire en matière de lutte contre les changements climatiques, partout dans le monde, ainsi que dans de nombreux fora multilatéraux, désormais irréversible – guidé non seulement par les gouvernements, mais également par la science, par le monde des entreprises ainsi que par une action mondiale de tous types et à tous niveaux.
Ils se disent déterminés à aller de l’avant délibérément pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour encourager les efforts en matière d’adaptation, favorisant et appuyant ainsi l’Agenda pour le Développement Durable de 2030 et ses Objectifs de Développement Durable, tout en appelant à un engagement politique des plus fermes afin de lutter contre les changements climatiques, une priorité urgente.
Leur proclamation appelle à une solidarité forte avec les pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques, soulignant la nécessité d’appuyer les efforts visant à améliorer leur capacité d’adaptation, à renforcer leur résilience et à réduire leur vulnérabilité. L’accent y est mis également sur l’impératif pour toutes les Parties de renforcer et soutenir les efforts pour éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire et prendre des mesures rigoureuses pour faire face aux défis des changements climatiques dans le domaine de l’agriculture.
La proclamation d’Action de Marrakech insiste aussi sur la nécessité de rehausser d’urgence les ambitions des Parties et de renforcer leur coopération afin de combler l’écart entre les trajectoires d’émissions actuelles et celles requises pour atteindre les objectifs à long-terme de limitation de la température fixés par l’Accord de Paris en 2015, à savoir maintenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle et si possible à 1,5 °C.
Les signataires plaidaient en particulier pour une augmentation des financements, des flux et de leur accès, conjointement avec une amélioration de la capacité et de la technologie, y compris des pays développés vers les pays en développement.
A ce niveau, les pays développés Parties ont réaffirmé leur objectif de mobiliser 100 milliards de dollars américains, tout en appelant, à l’unanimité, à davantage d’action climatique et d’appui, bien avant 2020, en prenant en compte les besoins spécifiques et les circonstances particulières des pays en développement, des pays les moins avancés ainsi que ceux particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.
Par ailleurs, la proclamation exhorte tous les acteurs non-étatiques à se joindre à cet élan pour une action et une mobilisation immédiate et ambitieuse, s’appuyant sur leurs importantes réalisations, notant les multiples initiatives et le Partenariat de Marrakech pour l’Action Climatique Globale lui-même, lancé à Marrakech. Ce partenariat vise à accélérer l’action climatique pour la période 2017-2020 et permet de rassembler les acteurs étatiques et non-étatiques engagés dans l’action climat au sein d’une même plateforme, avec l’objectif de partager les succès, les leçons et les meilleures pratiques.