Mi-mandat gouvernemental : Un bilan en demi-teinte
À mi-mandat, le gouvernement d’Akhannouch présente un bilan mêlé de réalisations et de défis non résolus. Alors que des efforts ont été déployés dans divers secteurs, certains problèmes persistants ont fait obstacle à la pleine réalisation des objectifs initialement fixés : l’inflation, la crise dans le secteur de l’éducation avec ses grèves, ont mis en mal la stratégie du gouvernement. Le risque de déséquilibre des finances publiques est devenu réel, mettant même en danger les projets de l’Etat. Le temps des discours de campagne est bien loin.
Tout d’abord, la mise en œuvre des réformes a connu des retards importants, ce qui a suscité des frustrations dans la société. Malgré les annonces enthousiastes, certaines mesures clés restent en attente, donnant l’impression que le gouvernement peine à traduire ses intentions en actions concrètes. Cela a généré un sentiment de déception chez une partie de la population, notamment la classe moyenne, qui espérait des changements rapides et tangibles. Aujourd’hui cette couche de la société paie cash certains errements politiques.
Le secteur de l’éducation quant à lui représente l’une des principales crises persistantes que le gouvernement n’a pas encore réussi à résoudre. Les problèmes de qualité de l’enseignement, de surpopulation des classes et de manque d’infrastructures adéquates continuent de peser sur le système éducatif. Malgré les annonces de réformes et d’investissements, la situation n’a que partiellement évolué, laissant de nombreux élèves et parents dans une impasse. Ajouté à ces problèmes, la grève des enseignements qui est venu porter un grand de massue au gouvernement, qui aujourd’hui est obligé de ranger son bâton au profit de la carotte.
Parallèlement, la persistance de l’inflation a eu des conséquences néfastes pour la classe moyenne, qui se voit confrontée à une érosion constante de son pouvoir d’achat. Malgré les annonces quasi-permanentes de mesures pour lutter contre l’inflation, les résultats concrets se font rares. Les hausses des prix des produits de première nécessité, notamment les denrées alimentaires et les produits énergétiques, ont un impact direct sur les ménages à revenu moyen. Ainsi, les stratégies adoptées par l’exécutif ne sont plus efficaces pour contenir l’inflation et alléger le fardeau économique sur la classe moyenne.
La situation économique et sociale difficile a entraîné une détérioration du niveau de vie de la classe moyenne. La stagnation des salaires combinée à la hausse des prix a créé une situation où de nombreux ménages luttent pour joindre les deux bouts. Les inégalités économiques se sont accentuées, mettant en péril la stabilité sociale.
Pour inverser cette tendance préoccupante, les experts appelle le gouvernement à revenir à l’essentiel, d’abord maîtriser l’inflation, par le renforcement des mesures de soutien à la classe moyenne et mette en place des politiques économiques plus inclusives. Ces solutions réduire l’écart entre les promesses politiques et leur concrétisation sur le terrain.
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A mi-mandat, le gouvernement d’Akhannouch peine à trouver la formule. Cette situation est loin de celle où lors de la campagne, le candidat Aziz Akhannouch avait soutenu à l’endroit des électeurs « Vous méritez mieux ». Aujourd’hui, les Marocains, demandent l’essentiel.
Quid l’opportunité d’un remaniement ?
C’est dans la ville de Driouiche, le dimanche 1er août, que le candidat Aziz Akhannouch avait tenu à rassurer les Marocains en déclarant que son parti ne cherche pas à « vendre des illusions ». Il avait souligné que tous les engagements pris lors de sa campagne électorale seront « honorés ».
Lors de sa tournée pour présenter son programme « 100 villes, 100 jours« , qui avait pour but de recueillir les propositions de la population dans différentes régions du pays, Aziz Akhannouch a manifesté sa volonté de voir le Maroc atteindre de meilleurs résultats dans des domaines clés tels que la santé, l’éducation, l’emploi et la protection sociale.
Aujourd’hui, le chef du gouvernement doit faire face à plusieurs défis. Des observateurs n’excluent pas la possibilité d’un remaniement de son gouvernement, une pratique courante qui intervient généralement à mi-mandat. En effet, à ce stade, il devient souvent nécessaire de procéder à des rééquilibrages dans la composition des ministres afin d’impulser une nouvelle dynamique et donner un nouvel élan au travail. D’ailleurs, depuis longtemps des noms ont été évoqués et même des dates aussi.
Toutefois, Akhannouch est déterminé à tenir ses promesses et à améliorer la situation socio-économique. Reste à voir comment il orchestrera les changements potentiels au sein de son gouvernement et quelle direction il donnera aux politiques publiques pour mener à bien sa vision pour le pays.