Le débat sur le recrutement des médecins étrangers refait surface
Le ministre de la Santé, Khaled Ait Taleb, a plaidé lundi devant la Chambre des représentants pour l’ouverture du secteur de la santé aux compétences étrangères. Selon lui, le Maroc souffre d’un manque chronique de personnel médical, aggravé par la fuite des cerveaux vers l’étranger ou le privé.
Ait Taleb a affirmé que le Maroc était en concurrence avec le reste du monde pour attirer les talents médicaux. Il a qualifié de « menteur » celui qui prétend le contraire. Il a annoncé qu’une loi avait été modifiée pour faciliter l’installation des médecins étrangers au Maroc. Il a précisé que 453 d’entre eux exerçaient déjà dans le secteur privé. Il a ajouté que le secteur public devait offrir des incitations spécifiques pour les y attirer.
Le ministre a indiqué que le gouvernement allait renforcer les partenariats avec d’autres pays pour recruter des médecins étrangers. Il a reconnu que certains médecins marocains souhaitaient partir travailler ailleurs, mais que d’autres voulaient venir s’installer au Maroc.
Une étude de la Fondation Médecins Libres (FEML) révèle que le Maroc perd chaque année environ 700 médecins, qui partent à l’étranger ou dans le secteur privé. L’étude montre aussi que 30 pour cent des médecins en formation quittent le pays. Cela concerne les étudiants en médecine, les spécialistes et les professeurs.
Par ailleurs, plus de 80% des médecins en formation refusent de travailler dans le secteur public et 100 pour cent des spécialistes qui y travaillent veulent en partir.
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Le système de santé national fait face à de nombreux défis qui entravent sa capacité à offrir des soins de qualité à tous les citoyens. Un défi majeur est l’inégalité de répartition des ressources de santé, les zones urbaines étant mieux dotées et mieux desservies que les zones rurales. Cette inégalité est particulièrement marquée dans les domaines des infrastructures de santé, des équipements médicaux et des soins spécialisés.
Selon l’Atlas de la démographie médicale 2023, la profession de médecin fait face à une crise d’attractivité, avec une baisse du nombre de candidats au concours de l’internat et une augmentation du nombre de départs à la retraite. Le rapport prévoit que le nombre de médecins en activité régulière passera de 197\u2009417 en 2020 à 189\u2009484 en 2025, soit une diminution de 4,1%. Le taux de féminisation continuera à augmenter, pour atteindre 53,8% en 2025. L’âge moyen des médecins sera de 49,2 ans en 2025, contre 48,6 ans en 2023.
Le Maroc reste l’un des pays les plus touchés par la pénurie de médecins, avec un ratio de 0,7 médecins pour 10.000 habitants en 2017, bien en dessous de la moyenne mondiale de 1,6 et de la norme de l’OMS de 15,3. Le Maroc perd également chaque année environ 700 médecins, qui partent à l’étranger ou dans le secteur privé. Le ministre de la Santé, Khaled Ait Taleb, a annoncé des mesures pour attirer des médecins étrangers et renforcer les partenariats avec d’autres pays.
Dans le paysage médical marocain, le déficit en professionnels de la santé se fait cruellement ressentir. Les chiffres récemment dévoilés par le ministère de la Santé et de la protection sociale ne laissent place à aucun doute : avec un total de 28 892 médecins dans les secteurs public et privé, le Maroc est en deçà des standards internationaux recommandés par l’OMS. Pour une population de 37 millions d’habitants, le ratio actuel est de 7,8 médecins pour 10 000 habitants, bien en-deçà de la moyenne mondiale de 15,3 médecins pour le même nombre d’habitants.
La situation est également préoccupante du côté du personnel infirmier. Avec seulement 37 376 infirmiers, infirmières et techniciens de santé travaillant dans le secteur public, le besoin en la matière est criant. Le ministre de la Santé, M. Ait Taleb, a souligné la réalité de cette pénurie, affirmant que les établissements hospitaliers ont un besoin urgent de 32 000 médecins et de 65 000 infirmiers et infirmières.
La problématique majeure est le sous-financement des soins de santé, qui limite la capacité à fournir des médicaments et des technologies indispensables, à améliorer les infrastructures de santé et à augmenter l’accès aux soins de santé. En outre, il existe une pénurie de personnel soignant, notamment de médecins et d’infirmières, surtout dans les zones rurales. Cette pénurie entraîne des temps d’attente plus longs pour les patients et un accès limité aux soins spécialisés.