Stress hydrique : Le gouvernement sonne le branle-bas
Le gouvernement a lancé un appel urgent aux gouverneurs de toutes les régions, préfectures et provinces du pays pour qu’ils mettent en place des mesures visant à prévenir une crise de l’eau. Cette décision intervient après que le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a tiré la sonnette d’alarme sur le niveau de stress hydrique atteint par le Maroc, qui se situe parmi les pays les plus touchés par le changement climatique.
Dans son combat contre le stress hydrique, le gouvernement a pris des mesures fortes parmi lesquelles, figurent la cartographie de la consommation d’eau par quartier, afin d’identifier les zones les plus vulnérables et les plus gourmandes en eau, la limitation de la consommation d’eau à certaines périodes de la journée, notamment aux heures de pointe, l’interdiction de l’arrosage des espaces verts et des jardins publics, ainsi que des cultures qui nécessitent beaucoup d’eau, comme le maïs ou le riz, le recyclage des eaux usées, notamment pour l’irrigation agricole, et la lutte contre les pertes et la fraude en matière d’eau, qui représentent respectivement 30% et 10% de la consommation nationale.
Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a également demandé aux gouverneurs d’accélérer la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau et d’irrigation, qui vise à renforcer les infrastructures hydrauliques du pays, à diversifier les sources d’eau, notamment par le dessalement de l’eau de mer, et à moderniser les systèmes d’irrigation. Il a également ordonné d’approvisionner en eau potable les zones touchées par la sécheresse par camions-citernes et d’établir des points d’eau pour l’abreuvement du bétail dans les zones rurales.
Les gouverneurs doivent envoyer un rapport mensuel au ministère de l’Intérieur sur les actions entreprises et le niveau de stress hydrique dans leur région, afin de suivre l’évolution de la situation et d’adapter les mesures en fonction des besoins. “Ce problème constitue une menace pour l’ordre public et a des conséquences socio-économiques. Il nécessite l’implication personnelle de tous les responsables, à tous les niveaux, pour atteindre les résultats escomptés, qui permettront la disponibilité permanente de cette ressource vitale pour la population”, a souligné le ministère dans un communiqué.
Le Maroc, qui dispose de 22 milliards de mètres cubes d’eau par an, soit 650 mètres cubes par habitant, est confronté à une baisse continue de ses ressources en eau depuis plusieurs années, en raison de la diminution des précipitations, de l’augmentation de la demande, de la mauvaise gestion et du gaspillage. Selon les prévisions, le pays pourrait connaître un déficit hydrique de 5,7 milliards de mètres cubes à l’horizon 2030, ce qui le placerait dans la catégorie des pays souffrant de pénurie absolue d’eau.