Plaidoyer à Marrakech pour la mise en place d’un programme de dépistage de la surdité chez les petits enfants et les nouveau-nés
L’enseignant-chercheur à la Faculté de médecine et de pharmacie à Marrakech et chef du service d’ORL au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Mohammed VI de Marrakech, Abdelaziz Raji, a plaidé, mercredi à Marrakech, pour la mise en place d’un programme de dépistage de la surdité chez les petits enfants et les nouveau-nés pour pouvoir leur apporter de l’aide par des prothèses auditives et l’implant cochléaire.
S’exprimant lors de la 1ère édition du Symposium international des thérapies de l’oreille interne « ISIET 2017″ organisée du 1 au 3 novembre, M. Raji a fait savoir que plusieurs « enfants sourds-profonds échappent au radar par manque de programme de dépistage », ajoutant que ces enfants non pris en charge sont confrontés à des difficultés à l’école, au sein de leurs familles et particulièrement à trouver leurs place dans la société.
« Certes, le Royaume ne dispose pas encore de programme national de dépistage et de la prise en charge de la surdité, mais les différents Centres hospitaliers universitaires agissent de façon la plus appropriée pour gérer les problèmes de santé relatifs à cet organe sensible« , a-t-il précisé.
A cet effet, l’enseignant-chercheur a souligné que grâce au financement de la région Marrakech-Safi, en collaboration avec le service d’ORL du CHU de Marrakech et sous l’égide du ministère de la Santé, un projet de dépistage va être implémenté, dès 2018, chez les nouveau-nés au sein des maternités et dans les écoles primaires.
Pour déployer ce programme au niveau national, a-t-il noté, des moyens supplémentaires seraient nécessaires pour élargir l’efficacité de ce dépistage.
De son côté, le professeur et chercheur au Collège de France et à l’Institut Pasteur de Paris, Christine Petit, a mis l’accent sur l’importance de cette rencontre scientifique qui réunit, pour la première fois au niveau international, les chercheurs et les cliniciens qui s’intéressent aux atteintes auditives tout en essayant de développer les nouveaux traitements et les nouvelles thérapies visant à pallier contre cette pathologie de surdité, notamment la thérapie génique et la thérapie à base de cellule souche.
Dans ce cadre, elle a appelé à une mobilisation totale de la communauté internationale en faveur d’un diagnostic moléculaire et l’étude des gènes des enfants atteints de surdité.
Organisé par le Collège marocain des enseignants-chercheurs en ORL et en chirurgie Cervico-Faciale (CEMORL) et l’Institut Pasteur de Paris, et avec le soutien de la Fondation Pour l’Audition, ce symposium international, qui est le premier du genre, traite une innovation de la recherche en matière des thérapies de l’oreille interne, particulièrement, la thérapie génique et cellulaire.
Cette rencontre scientifique qui se veut une occasion pour renforcer une collaboration entre le Maroc et la France sur des programmes de diagnostic et de développement de nouveaux traitements, rassemble 220 participants pour renforcer leur collaboration scientifique et clinique afin de développer des solutions efficaces pour les enfants du Maroc comme pour tous les enfants du monde.