Royaume-Uni : Le projet d’expulsion des migrants vers le Rwanda divise la majorité
Les députés britanniques Lee Anderson et Brendan Clarke-Smith ont démissionné mardi de leur poste de vice-président du Parti conservateur au pouvoir, pour s’opposer au « laxisme » du projet de loi du Premier ministre Rishi Sunak visant à expulser des migrants vers le Rwanda.
MM. Anderson et Clarke-Smith, tous deux députés de circonscriptions du nord de l’Angleterre acquises lors du ras de marée électoral de Boris Johnson en 2019, ont quitté leur poste pour soutenir, aux côtés d’une soixantaine de députés de l’aile droite des tories, des amendements visant à durcir le projet de loi sur l’externalisation des demandes d’asile.
« Nous avons déjà vu deux textes législatifs contrecarrés par un système qui ne fonctionne pas en faveur du peuple britannique« , ont-ils écrit dans une lettre de démission commune, alors que le projet en cours d’examen est destiné à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a jugé le projet illégal dans sa version précédente.
Lire aussi : Royaume-Uni : Six personnes arrêtées pour avoir voulu perturber la bourse de Londres
« C’est pour cette raison que nous avons soutenu les amendements au projet de loi sur le Rwanda. Ce n’est pas parce que nous sommes contre la législation, mais car, comme tout le monde, nous voulons qu’elle fonctionne« , ont-ils ajouté.
Soixante députés conservateurs ont défié M. Sunak pour soutenir un amendement de Bill Cash visant à ajouter une « clause dérogatoire » au projet de loi dont l’examen doit se poursuivre mercredi. Cette clause a pour but de permettre aux tribunaux britanniques d’ignorer les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans des cas spécifiques.
Parmi les autres rebelles figuraient l’ancienne première ministre Liz Truss et l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman.
Annoncé en avril 2022 par le gouvernement conservateur de Boris Johnson, le projet d’expulsion des migrants arrivés illégalement vers le Rwanda n’a jamais été mis en œuvre. Un premier avion a été bloqué in extremis par une décision de la justice européenne, puis la justice britannique a déclaré le projet illégal.
Pour tenter de sauver le texte, le gouvernement a signé un nouveau traité avec le Rwanda. Il est adossé à ce nouveau projet de loi qui définit le Rwanda comme un pays tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leurs pays d’origine.
Avec MAP