Par Hassan Alaoui
Depuis juillet 1962, date à laquelle l’Algérie a accédé à son indépendance, le peuple frère algérien vit sous le joug d’une dictature militaire au sens tragique du terme. Il a été dépossédé de sa dignité, de toutes ses libertés, collectives et individuelles, soumis à un effroyable et fracassant régime dont la gestion – si tant est que l’on puisse l’appeler ainsi – est chaque jour plus désastreuse. Le camouflet de l’équipe de football, tenante du titre de championne du continent ravage désormais ce pays, connu pour la qualité de ses équipes pendant des années.
La cruelle défaite de l’équipe de football algérienne contre la Mauritanie, mardi soir 23 janvier, en marge de la dernière journée des phases de la Coupe d’Afrique des Nations, nous a de nouveau révélé les dessous d’un Etat en pleine déconfiture, tout juste employé à nourrir son peuple d’illusions sur sa prétendue grandeur et ses faux espoirs.
Cette défaite est à n’en pas douter une belle leçon. Douloureuse certes pour le peuple algérien. Rien n’est moins sûr cependant dans le football et le sport en général que la présomptueuse certitude de mépris envers ses adversaires et ses concurrents. Les dirigeants algériens croyaient dur comme fer n’en faire qu’une bouchée des Mauritaniens dont, plus que jamais, le monde entier a salué la belle performance et y a vu la renaissance joyeuse et sportive. S’il faut saluer aussi l’équipe d’Algérie qui n’a pas démérité et joué son va tout jusqu’à la dernière seconde, il convient en revanche de dénoncer une presse algérienne, certains commentateurs de radio et de télévision, qui , baignant dans l’habituelle et spectrale haine du Maroc, se sont empressés à insulter – il n’y a pas d’autre mot – notre pays, ses institutions et le président de la Fédération marocaine, Fouzi Lakjâa transformé lamentablement en objet d’impénitentes accusations.
Tout à son honneur, en effet, il semble donner du fil à retordre aux dirigeants algériens et aux folliculaires d’une presse sans scrupules. Le football n’est que le football et le peuple marocain reste exemplaire quels que soient les résultats de son équipe nationale, il est nourri de fair-play et se conforme à l’éthique qui est au principe même de la fraternité et du respect. La victoire de la Mauritanie sur l’Algérie est la victoire du football et du sport, et donc de tous les peuples africains. Vouloir la politiser relève d’un vulgaire populisme, voire d’une propension dangereuse à réveiller un ultra-nationalisme qui n’a pas sa place chez nous. La presse algérienne, d’une médiocrité rampante, n’a d’autre raison d’exister qu’en attisant la haine, il lui faut des décennies d’apprentissage pour faire siens les principes de respect et admettre que des jeunes équipes – notamment la Mauritanie – réinventent désormais les nouvelles lois du football. Force est de constater que la présente Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a rehaussé le niveau d’organisation, du jeu, des ambitions des peuples, de l’excellence de l’accueil par la Cote d’Ivoire, la présence d’un public dense et diversifié aussi.