Belgique : Mobilisation des agriculteurs pour dénoncer la situation du secteur
Les agriculteurs belges, dans le sillage de leurs homologues français et allemands, mènent cette fin de semaine plusieurs actions de mobilisation pour dénoncer la situation du secteur agricole et réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie.
Les manifestants ont notamment procédé vendredi et samedi au blocage de plusieurs routes en Wallonie (sud de la Belgique), à travers des barrages filtrants installés sur d’importants carrefour routiers, entravant la circulation et obligeant les automobilistes à faire demi-tour.
Les agriculteurs ont aussi retourné des panneaux de signalisation pour dénoncer un système « qui marche sur la tête » et distribué des tracts et des oignons pour sensibiliser la population quant aux difficultés que vivent les agriculteurs, confrontés entre autres à une baisse de la rentabilité et au poids des exigences écologiques prévues dans le Pacte vert européen.
Le secteur agricole réclame un revenu décent qui passe par des prix rémunérateurs pour la production locale. Les agriculteurs dénoncent aussi certaines mesures environnementales et la surcharge administrative ainsi que les risques que font peser sur eux la conclusion d’accords de libre-échange comme le traité en cours de négociation entre l’UE et le bloc de pays sud-américains appartenant au Mercosur.
“Les plus anciens d’entre nous se rendent compte que le métier a vraiment changé et qu’on passe aujourd’hui 2h par jour à notre bureau alors qu’on a d’autres choses à faire », déplore l’agriculteur Henry Lhoest, dans une déclaration aux médias.
“On commence à avoir la corde au cou. A un moment donné, il faut que les politiques se réveillent et qu’ils comprennent que la base de la société, c’est l’agriculteur », souligne Aline Depas, agricultrice.
Par ailleurs, la Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA) met l’accent sur des problématiques qui concernent principalement les jeunes agriculteurs, comme l’accès au foncier et la transmission des exploitations agricoles.
“L’âge moyen du chef d’exploitation est de 55 ans, seul un exploitant de 50 ans et plus sur cinq déclare avoir un successeur, et 40 % savent déjà qu’ils n’en auront pas”, rappelle la FJA.
La Fédération et ses membres ont d’ores et déjà annoncé de nouvelles actions de terrain ce dimanche, dans plusieurs régions de la Wallonie mais aussi en Flandre (nord), invitant l’ensemble des agriculteurs à rejoindre le mouvement.
Avec MAP