Investissement en Afrique : le Maroc dépasse le cap des 800 millions de dollars
En sept ans, le Maroc a multiplié par huit le montant de ses investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, passant de 100 millions de dollars en 2014 à plus de 800 millions de dollars en 2021. C’est ce qui ressort des données publiées par la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, et par le ministère marocain de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration.
Le Maroc, un acteur majeur de l’investissement en Afrique a une performance d’investissement remarquable. Cet état de fait s’explique par la volonté du Royaume de renforcer sa présence et son influence sur le continent africain, en s’appuyant sur une stratégie financière ambitieuse et diversifiée. Le Maroc a ainsi investi dans de nombreux pays et secteurs, contribuant ainsi au développement économique et social de ses partenaires africains.
Les IDE marocains en Afrique couvrent un large éventail de secteurs, allant de la banque aux télécommunications, en passant par les phosphates, l’immobilier, l’énergie, l’agroalimentaire, le transport ou encore la santé. Ces investissements témoignent de la capacité des entreprises marocaines à s’adapter aux besoins et aux opportunités des marchés africains, en offrant des produits et des services de qualité et compétitifs.
Le Maroc a également diversifié ses destinations d’investissement, en ciblant aussi bien les pays de l’Afrique du Nord que ceux de l’Afrique subsaharienne. Selon la SFI, le Maroc est le premier investisseur maghrébin en Afrique subsaharienne, avec plus de 500 millions de dollars d’IDE en 2021. Le Royaume a notamment renforcé ses liens avec les pays de l’Afrique de l’Ouest, tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali ou encore le Burkina Faso, mais aussi avec ceux de l’Afrique centrale, comme le Gabon, le Cameroun ou la République démocratique du Congo.
Une vision royale et un soutien de la SFI
Cette dynamique d’investissement en Afrique s’inscrit dans la vision du roi Mohammed VI, qui a fait du continent une priorité de sa politique extérieure. Depuis son accession au trône en 1999, le souverain a effectué plus de 50 visites officielles dans une trentaine de pays africains, signant à chaque fois des accords de coopération bilatérale ou multilatérale dans divers domaines.
Le Maroc bénéficie également du soutien de la SFI, qui accompagne les entreprises marocaines dans leur expansion en Afrique, à travers des financements et des conseils. La SFI a ainsi investi plus de 2 milliards de dollars dans des projets portés par des entreprises marocaines en Afrique depuis 2005, selon Thomas Pellerin, responsable des secteurs manufacturiers et des services de la SFI pour le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. « Le Maroc occupe une position unique en Afrique », a-t-il déclaré. « Pour de nombreux investisseurs internationaux, notamment européens, la situation géographique et le niveau de développement du Royaume en font une porte d’entrée sur le continent africain. »
L’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en janvier 2021 devrait offrir de nouvelles opportunités aux investisseurs marocains en Afrique. Ce vaste marché de 1,3 milliard de consommateurs et de 3 400 milliards de dollars de PIB vise à favoriser le commerce intra-africain, en supprimant les barrières tarifaires et non tarifaires entre les pays membres.
Le Maroc, qui a ratifié l’accord sur la Zlecaf pourrait ainsi renforcer sa position de hub régional, en profitant de ses infrastructures, de sa compétitivité et de ses accords de libre-échange avec plusieurs pays africains. L’industrie automobile, qui représente le premier secteur exportateur du Maroc, pourrait être un catalyseur du développement industriel complémentaire sur le continent, en créant des chaînes de valeur régionales et en intégrant des fournisseurs locaux.