Afrique du Sud: l’ANC perd son procès lié à la politique de déploiement des cadres
Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a perdu, lundi, son appel à la Cour constitutionnelle dans le cadre de son procès contre le principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA), concernant la politique de déploiement des cadres mise en oeuvre durant le mandat de l’ancien président Jacob Zuma.
Le parti au pouvoir a saisi la Cour constitutionnelle après que la Cour suprême d’appel (SCA) a confirmé une décision de la Haute Cour du sud de la province de Gauteng, lui ordonnant de rendre public les documents sur le déploiement des cadres remontant à janvier 2013.
Un quorum de huit juges a rejeté la demande de l’ANC de faire appel avec dépens, arguant qu’il n’était «pas dans l’intérêt de la justice d’entendre l’affaire».
Réagissant à cette décision, le député DA, Leon Schreiber, a souligné que le jugement confirme le droit des Sud-africains de savoir comment le Comité de déploiement de l’ANC a interféré dans les nominations aux postes clés dans le secteur public.
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Il a expliqué que la politique de déploiement des cadres a permis aux responsables de l’ANC de nommer des personnes sur la base de leur loyauté envers le parti, plutôt que sur la base du mérite et des compétences.
« Le parti dispose désormais de cinq jours ouvrables pour remettre au DA tous les procès-verbaux de réunions, CV, fils de discussion par courrier électronique, discussions Whatsapp et autres documents pertinents relatifs au comité de déploiement des cadres remontant à plus d’une décennie », a-t-il ajouté.
Notant que l’ANC doit maintenant révéler les secrets qu’il cherchait désespérément à cacher, il a signalé que ces documents montreraient la complicité des hauts responsables du parti dans la capture de l’État.
« Cela nous aidera à compléter le tableau de la façon dont l’État a été capturé et savoir qui a été impliqué et qui devrait être tenu pour responsable », a-t-il poursuivi.
En 2022, les conclusions du rapport de la Commission d’enquête sur la capture de l’État ont révélé comment les institutions et les entreprises publiques ont été « détournées » par la politique du déploiement des cadres de l’ANC.
Le rapport en trois parties de la Commission dite Zondo, du nom du juge en chef Raymond Zondo, a révélé que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations et impliquait de hauts responsables de l’ANC, dont l’ex-président Jacob Zuma.
Il a, également, mis en évidence l’étendue de la criminalité découlant de la capture de l’État, ainsi que l’ampleur et la nature de la tâche à accomplir pour demander des comptes aux responsables.
Avec MAP