Le coup d’épée dans l’eau de Tebboune face au corridor atlantique du Maroc
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a lancé une offensive diplomatique pour contrer le projet marocain de créer des zones de libre-échange avec les pays du Sahel. Ce projet, initié par SM le Roi Mohammed VI, vise à renforcer les liens économiques et commerciaux entre le Maroc et les pays africains en leur offrant un accès facilité à l’océan Atlantique.
Le Maroc, qui a fortement consolidé sa position de leader régional et de partenaire stratégique pour l’Afrique, isole le régime kaki sur la scène régionale. Le Royaume jouit d’une forte influence politique, économique et religieuse au Sahel, où il entretient de bonnes relations avec la plupart des pays et leur apporte son soutien dans divers domaines, comme la lutte contre le terrorisme, la fourniture d’engrais et la construction de centrales solaires.
Sous le magistère de SM le Roi Mohammed VI, le Royaume est devenu un investisseur et partenaire commercial important pour les pays du Sahel, notamment dans les domaines bancaires, des télécommunications, des transports et des mines. Selon les données de la Banque africaine de développement, le Maroc est le premier investisseur africain au Mali, le deuxième au Burkina Faso et le troisième au Niger.
Face à cette montée en puissance du Maroc, le régime algérien, qui traverse une crise politique, économique et sociale, tente de freiner son élan et de préserver son influence dans la région. Alger a ainsi décidé de boycotter les ports marocains et de fermer ses frontières terrestres avec le royaume. Il a également cherché à rallier les pays du Sahel à sa cause en leur proposant des projets d’infrastructures et des aides financières. Mais aucun pays n’est intéressé, car la proposition du Maroc étant plus crédible.
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Tebboune s’est ainsi engagé à améliorer les infrastructures en tirant parti des partenariats public-privé, des ressources nationales, des fonds de développement régionaux et internationaux et des instruments de financement innovants. Il a souligné les projets de grande envergure lancés par l’Algérie, tels que l’autoroute transsaharienne, la route entre Tindouf et Zouerate et le gazoduc transsaharien.
Cependant, ces projets, qui datent pour la plupart de l’époque de Bouteflika, sont loin d’être achevés et souffrent de nombreux retards et problèmes techniques. Par ailleurs, l’Algérie n’a pas réussi à convaincre les pays du Sahel de renoncer au projet marocain de corridor atlantique, qui leur offre des avantages économiques et logistiques indéniables.
Quatre pays, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, ont rejoint à la fin de l’année dernière le projet du Royaume visant à donner aux pays du Sahel l’accès à l’océan Atlantique. Le Mali s’est également retiré de l’accord de paix d’Alger de 2015, qu’il accuse d’hostilité et de manipulation. L’Algérie a ensuite annulé les prêts qu’elle avait accordés au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Le coup d’épée dans l’eau de Tebboune révèle ainsi l’isolement et l’impuissance de l’Algérie face au Maroc, qui a su se positionner comme un acteur incontournable et un partenaire fiable pour l’Afrique.