Crédit à la consommation : l’endettement sans fin
Par Soufiane Guellaf
Les crédits à la consommation sont devenus une exigence, voire une nécessité, pour la majorité des familles, en particulier pour la classe moyenne. Face à une hausse sans précédent des prix, en plus de la détérioration du pouvoir d’achat, les familles restent coincées dans des difficultés de tout ordre. À l’approche du Ramadan, d’autres envisagent même de recourir au crédit à la consommation, comme ultime solution.
Pour pallier la détresse financière, de nombreuses familles se tournent vers le crédit à la consommation afin d’équilibrer leur mode de vie et de répondre à leurs besoins. Toutefois, cette tendance semble être récurrente et cyclique pour la plupart des ménages, certains y voyant même un risque potentiel.
Selon la directrice d’une agence de crédit à la consommation basée à Salé, interrogée par Maroc Diplomatique, « la demande de crédits des consommateurs augmente de manière continue et cyclique. Une multitude de causes sont à l’origine de cette demande croissante de crédits à la consommation. »
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La hausse de la demande de crédits à la consommation est principalement due à l’augmentation des charges et à l’insuffisance des revenus (salaires, pensions) lors de périodes spécifiques comme le Ramadan, l’Aïd al-Adha ou la rentrée scolaire. Ces événements sont devenus, au fil des années, une habitude pour nos clients, témoigne la même source.
Pour alléger les pressions économiques qui pèsent sur leur quotidien, les ménages optent pour les crédits à la consommation. Cependant, en cas de difficultés de remboursement, la plupart se retrouvent dans une situation de dégradation financière, voire d’endettement excessif.
De plus, cette pratique exacerbée réduit la capacité d’épargne et la santé financière des ménages marocains reste fragile. Quelques chiffres révèlent l’ampleur du problème : selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 42,1 % des ménages se voient contraints de s’endetter ou de puiser dans leur épargne, mettant en évidence des défis financiers considérables.
En outre, le dernier rapport sur la stabilité financière, élaboré par Bank Al-Maghrib, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), a examiné le niveau d’endettement. La dette globale des ménages a ainsi atteint 386 milliards de dirhams, dont 35 % sont des crédits à la consommation.