Tourisme et Ramadan : Quel impact ?
Par Soufiane Guellaf
Dans une conjoncture de reprise et de croissance économique, notamment avec une baisse de l’inflation et d’une forte hausse de la dynamique du tourisme, le mois de Ramadan toque à nos portes. Souvent, le mois sacré a été considéré comme une période de forte activité commerciale et touristique, d’où la surconsommation surtout des produits alimentaires, qui est souvent, l’occasion pour les commerçants d’augmenter les prix de façon spectaculaire. Alors, à quel point le mois sacré pourrait-il impacter la dynamique actuelle du tourisme dans le pays ?
En 2020, le monde a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire, et la facture de l’épidémie était lourde sur le tourisme. Pourtant, le secteur a repris sa dynamique revitalisante, avec un taux de retour de touristes de 84% en 2022 par rapport à 2019 (année de référence). Cette reprise, déjà lancée en 2022, se confirme ainsi en 2023. Ainsi, le nombre de passagers est en hausse de 41 % en un an, soit 7.263.513 en 2023. Alors que nous sommes aux portes de Ramadan, l’occasion se présente pour faire le point sur l’activité touristique.
Le ralentissement de celle-ci durant cette période de Ramadan est tout à fait naturel, et le secteur touristique au Maroc connaît, pendant le mois sacré, une dynamique variée dans différentes régions. En revanche, contrairement aux années précédentes, qui ont été marquées par une stagnation, une reprise serait notable pendant le mois de Ramadan, notamment dans les villes de Marrakech, Essaouira et Dakhla. En effet, durant cette période, les hôtels d’Essaouira affichent une augmentation de près de 40% du nombre de nuitées. Ainsi, un taux de remplissage largement supérieur à celui d’il y a une année est remarqué.
Lire aussi : Tourisme : les recettes de voyage à un record de 105 MMDH en 2023
Quant aux nationalités, les touristes espagnols arrivent en tête, suivis des touristes en provenance d’Angleterre et des États-Unis, avec une diminution du pourcentage des touristes français pendant cette période.
De fait, les professionnels du secteur ont été surpris par cet engouement pendant le mois de Ramadan (2023), soulignant que le secteur touristique connaissait généralement une forte stagnation pendant le mois du jeûne. Aujourd’hui, le Maroc est en train de reconquérir les niveaux des arrivées touristiques enregistrées en 2019 (avant la pandémie de Covid-19), soulignant que le secteur est sur le point de surmonter la crise qui l’a affecté pendant la pandémie.
Dans ce contexte, le Ramadan ne provoque pas un arrêt total de l’activité touristique. Mais il est notable que cette situation privilégie juste quelques villes. D’ailleurs, ce n’est pas une coïncidence si les touristes internationaux continuent de privilégier Marrakech, Essaouira, Dakhla ou encore Tanger et Agadir, qui cumulent tous les avantages de l’attractivité et d’importants investissements.