Lutte anti-corruption : une brigade d’officiers, désormais en terrain
En marge de la conférence organisée à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Mohammedia, Bachir Rachdi, président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, a présenté les principaux axes de la lutte contre la corruption et les efforts de l’instance pour mobiliser les ressources nécessaires afin d’obtenir des résultats concrets à brève échéance. Néanmoins, il a souligné que la stratégie nationale de lutte contre la corruption rencontre de nombreux écueils et obstacles, notamment l’absence d’une approche holistique, un déficit de coordination entre les acteurs concernés, et une prédominance du cadre législatif.
Lors du séminaire à la FSJESM, Monsieur Rachdi a exposé les aspirations de l’Instance ainsi que l’importance de la communication et de la sensibilisation dans le combat contre la corruption. Concernant la stratégie nationale, il a déploré le manque de vision globale et de cohésion, reflété par le faible nombre de réunions de la commission interministérielle. Il a également exprimé son désarroi face à la prédominance d’un cadre législatif qui demeure inappliqué, au détriment des mécanismes de soutien prévus par la stratégie.
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Le renforcement de l’Instance par le biais du nouveau cadre juridique, la loi 46-19, représente une avancée significative dans la lutte contre la corruption. L’institution s’est ainsi dotée de moyens d’investigation et d’une brigade d’officiers multidisciplinaires, spécialement formée pour mener des enquêtes approfondies, dans le but de réduire au maximum les comportements répréhensibles et de garantir l’efficacité des lois et des sanctions.
Cependant, malgré une feuille de route clairement définie, l’établissement d’une convergence et d’une synergie entre tous les acteurs impliqués demeure essentiel pour la réussite de cette stratégie ambitieuse. En 2023, l’indice de perception de la corruption (CPI) publié par Transparency International attribuait au Maroc une note de 38 sur 100, le classant 97e sur 180 pays, une position qui le situe parmi les nations à corruption endémique.