France-Immunité parlementaire levée pour Marine Le Pen
Le bureau de l’Assemblée nationale a levé mercredi l’immunité parlementaire de Marine Le Pen à propos d’une affaire concernant la diffusion sur Twitter de photos de victimes du groupe Etat islamique, a-t-on appris auprès de l’un des membres du bureau.
La présidente du Front national fait l’objet d’une enquête ouverte pour l’envoi, en décembre 2015, de tweets contenant des photos d’exécution menées par l’Etat islamique (EI), dont celle du journaliste américain James Foley. Le bureau de l’Assemblée précise, dans un communiqué, qu’il « ne se prononce ni sur la qualification pénale, ni sur la réalité des faits invoqués » à l’encontre de l’élue « mais doit simplement apprécier le caractère sérieux, loyal et sincère » de la demande de la justice. « Considérant que la demande (…) présente un caractère sérieux, loyal et sincère », le bureau « autorise en conséquence le juge à délivrer un mandat d’amener à l’encontre de Mme Le Pen« , poursuit le texte.
La levée de l’immunité se limite aux faits incriminés et ne concerne pas l’affaire des assistants FN au Parlement européen. En mars, le Parlement européen avait levé l’immunité de l’ancienne candidate à la présidentielle, alors eurodéputée, dans la même affaire. Le bureau de l’Assemblée nationale avait déjà levé l’immunité de Gilbert Collard, autre député frontiste, fin septembre pour cette affaire. La décision de mercredi a soulevé l’ire de la présidente du parti d’extrême droite et de certains de ses cadres.
« Mieux vaut être un djihadiste qui rentre de Syrie qu’une députée qui dénonce les abjections de l’Etat islamique : on prend moins de risques judiciaires…« , a dit la députée du Pas-de-Calais sur Twitter. Le porte-parole du Front national, Sébastien Chenu, a de son côté insinué sur BFM TV que « l’Etat, (…) la majorité En Marche ! ne veulent pas que les Français se rendent compte des résultats de ce que Daech souhaite faire à nos compatriotes, c’est-à-dire nous tuer« .
Reuters